Italie 2019

                Nous sommes en pleine saison automnale, ce qui favorise en général un voyage confortable, frais et  agréable, pour découvrir les splendeurs et saveurs d'Italie, principalement à Rome, Florence et Venise.

               Magnifiquement situé au centre de la mer Méditerranée, l'Italie, forte de ses soixante millions d'habitants, est le troisième pays touristique d'Europe, derrière la France et l'Espagne.

 

  • VOYAGE EN ITALIE : Rome – Florence et Venise (29 septembre au 11 octobre 2019).

  • Chapitre – 1 : Introduction.

     Après l'Égypte, Cuba, je vous invite chers amis (es) de FB à découvrir ensemble, sous un angle très personnel et même intime, des lieux, des images et des monuments archéologiques qui ont tant marqué l'Histoi-re, principalement en Italie, cicatrisée et immortalisée encore par des œuvres exécutées avec passion par les grands Maîtres de la Renais-sance et des nombreux artisans de l'époque médiévale dans laquelle, rois, reines, chevaliers, écuyers, notables, paysans, sorciers et dragons ont construit des légendes extraordinaires à la grande joie de notre littérature contemporaine.

         Chers lecteurs, notre voyage ne sera pas de tout repos, car même si nous sommes hors saison, nous allons quand même devoir suivre la marée humai- ne touristique qui envahit, comme César et son armée, rentrant dans Rome, triomphant de ses nouvelles victoires et conquêtes en territoires égyptiens.

         A cette odyssée mouvementée, riche d'incidents et de péripéties, il nous faudra beaucoup d'énergie, secondée de patience (longues files d'attente), de prudence (pickpockets), d'attention, car là ou nous marcherons, il y aura par-fois, sous nos pieds, un parcours parsemé de vieilles pierres antiques, de bri- ques rongées dans le temps, plus ou moins au niveau, et bien sûr, du marbre importé de l'Orient, souvent veiné de couleurs, capable de recevoir un beau poli et qui est très utilisé dans les arts : statues, objets sculptés, monuments démesurés, construits et dédiés aux dieux paiens de l'Antiquité, détrônés par nos Saints des temps modernes.

          Délégué par l'Agence VOYAGE à RABAIS, notre accompagnateur sera nul autre que le très gentil, patient et débrouillard DANIEL DION. Aussi, le groupe organisé à lequel j'appartiens est formé de 22 personnes dont la moyenne d'âge me semble atteindre les 50 ans, ou plus, si on additionne mes 78 ans, qui n'est pas encore pour moi, l'âge des ténèbres. Ce fut, je dois vous l'avouer, une belle gang disciplinée, toujours à l'heure, montrant un grand intérêt aux ''Saveurs d'Italie'' , gastronomiques et culturelles. S'ajoute à cela, une belle attention respectueuse à mon égard. Et oui, étant le doyen unique du groupe, je fus sous observation constante par quelques personnes bien intention- nées, à savoir si tout allait comme je le souhaitais, allant même à m'offrir de l'aide, soit pour descendre de l'autocar, soit de recharger mon cell, ou encore, m'aider à communiquer sur WhatsApp avec ma famille. MERCI, à tout ce beau monde sympathique dont j'ai eu le privilège de rencontrer et de partager cette grande amitiée maintenant encrée au fond de mon cœur.

         Avant de vous ouvrir les portes de Rome (Chapitre -2), j'aimerais attirer votre attention sur mon look vestimentaire pratique et essentiel lors des visi-tes extérieures et intérieures. Une casquette, un pantalon jean ou de toile lé-ger, un chandail manches courtes ou longues selon la température. Mais voici la pièce maîtresse. Une veste ''safari'' comportant douze poches, deux à l'in-térieur et dix à l'extérieur, avec fermeture éclair chacune sécurisant tous mes objets sélectionnés: appareil photo, cellulaire, mouchoirs, carnet de notes et crayon, l'audio-guide, porte-monnaie, cartes de crédit, le passeport, des mé-  dicaments, lunettes de soleil, les pourboires et monnaie pour les WC, brosse à dents et un peigne, clé d'hôtel. Waw! Lors d'un départ de l'hôtel, en me regar-dant dans le miroir, les fils me pendant au cou et les poches gonflées à bloc, je reflétais l'image d'un touriste piégé par une bombe artisanale, de quoi in-quiéter toute la police Italienne présente à des postes stratégiques.. Bref, mon look semblait faire rire les oiseaux. Youppi!

            L'introduction et les préparatifs étant fait, partons sans tarder sur les chemins de Rome pour commencer. Laissons-nous envahir par la beauté de l'Art, que le temps a su si bien nous laisser en héritage. Bon voyage à tous.

 

            NOTE : Selon mon emploi du temps, n'étant pas encore à la retraite, j'essayerai de vous livrer au moins deux textes ou chapitres par semaine.

 

 

 

 

 

  • VOYAGE en ITALIE : ROME / FLORENCE/ VENISE

  • Chapître -2 

  • Jour 02 : ROME (1ère partie).

     Après un voyage de nuit sur les ailes d' AIR FRANCE, sans turbulences et un excellent service, nous atterrissons vers 5h55 (décalage d'heures) sur la piste de l'Aéroport Paris-Charles de Gaulle - Roissy (70 millions de voyageurs par an). En transit, à peine deux heures trente d'attente, nous passons rapidement le poste de sécurité nationale et les douanes françaises.. Embarcadère pour Rome, départ 8h00 et arrivée 10h05. Cette fois, pas de douane obligatoire à franchir, l'Italie faisant partie, tout comme la France, de l'Union Européenne. Un gros avantage sur les États-Unis qui embêtent souvent bien des voyageurs avec leurs postes de sécurité omniprésents partout sur leurs territoires.

     Rapidement, comme une colonne de soldats en croisade et bien disciplinés, nous talonnons sans éperons, notre vaillante ''Jeanne d'Arc'' fonçant dans la foule intense et tenant toujours son étendard ''SAVEURS D'ITALIE au-dessus de nos têtes, étirées comme des autruches. Nous dirigeant vers l'extérieur, devant nous, les portes (automatiques) de Rome s'ouvrirent comme par miracle. Un regard spontané vers le ciel, nous pénétrons enfin dans la Ville Éternelle.

      Notre autocar, semble à des lieux lumière tellement nous marchons serrés longtemps accrochés à nos valises qui roulent au son de ''skatesbords''. Ouf! J'en perds le souffle. Après cinq minutes de marche, nous montons à bord d'un confortable autocar climatisé. Je m'installe discrètement et définitive-ment sur la banquette arrière, question de ne pas gêner, avec ma toux insi-gnifiante, ceux qui m'accompagnent pendant ce voyage de treize jours.

       Tout en nous dirigeant vers notre hôtel, c'est un tour de ville panoramique qui nous est offert afin de faire connaissance avec Rome dont la population atteint près de 4,500,000 millions d'habitants. C'est aussi la ville aux sept collines avec ses escaliers multiples, baptisée également la Cité Éternelle. Avec son cours d'histoire de l'art antique, comme un moulin à paroles, notre guide nous en met plein les oreilles.. A votre droite, l'Amphithéâtre Flavien ou Colisée, construit en l'an 72 par Vespasien et achevée par son fils Titus, en 80. A votre gauche, le Panthéon, l'un des temples romains les plus importants et les plus imposants. Oups! On contourne la Place Navone. Située sur l'empla-cement de l'ancien Stade de Domitien (compétitions athlétiques) elle cons-titue l'un des endroits les plus fréquentés et les plus caractéristiques de la ville. Digne des grands Empereurs, nous voilà devant trois splendides palais : le Palais des Conservateurs, sur la gauche, le Nouveau Palais , à droite, et, enfin, au fond, le Palais Sénatorial. Tiens, nous découvrons, Place de Venise et l'Autel de la Patrie nous en met plein la vue. C'est un monument grandiose, face au forum Romain appelé quelques fois « Vittoriano » qui impose sa gran-de silhouette blanche et inspiré du Temple de Nike de l'Acropole d'Athènes. Le temps de s'arrêter à un feu rouge de la circulation qui est fluide, nous apparaît au loin soudainement, en toile de fond, se profilant sous un ciel radieux, l'im- posante coupole de la Basilique St-Pierre que nous visiterons prochainement.

 En plus de ses nombreux boulevards, ses 900 églises, ses universités, ses fontaines d'une splendeur incroyables, se faufilent à travers Rome, des ruel-les étroites parfois sombres, des centaines de ponts antiques bien conservés, décorés de sculptures et de bas-reliefs, traversant majestueusement le Tibre, considéré le plus grand fleuve d'Italie, faisant 405 kilomètres de long.                                                                                       

       Enfin, petit bémol marquant la fin cette première journée à Rome. Tout au long de notre parcours, je fus choqué de voir Rome au prise avec une épidé-mie de graffiti qui maquillent irrespectueusement plusieurs monuments et édifices qui ont marqués l'Histoire ancienne. L'art dans la rue, oui, mais lors-que c'est un acte de vandalisme, pour moi, c'est un viol d'identité irréparable du patrimoine mondial.

          Le soleil se couche. A mon tour, il est temps de tomber dans les bras de Morphée. De ma fenêtre d'hôtel, je porte le regard sur un socle de marbre tout blanc. J'aperçois un ange aux grandes ailes protectrices déployées créant une apparition divine. Je sens déjà que les Dieux m'ont drogué d'émerveillement.

         Je tombe sur mon lit de fatigue, endormi.

         Je sombre dans des rêves prophétiques. Bonne nuit.

 

NOTE: On se revoit au prochain chapitre, qui nous amènera sur la place la plus antique de toute l'histoire romaine.

 

 

 

 

 

 

  • VOYAGE en ITALIE

  • Chapitre -3

  • Jour 03 : ROME (2ème partie).

           Après un copieux petit déjeuner, question de partir sur un bon pied (la marche étant essentielle), nous remontons dans l'autocar, direction du centre névralgique de la vie publique et religieuse de la Rome antique. Si vous pensez qu'on nous dépose directement sur le site , oubliez ça. Une réglementation de la ville interdit aux véhicules ou voitures et surtout les autocars de stationner près du site archéologique visité. C'est une excellente initiative puisque quelle diminue la pollution et aide à la conservation des grands monuments. A cela s'ajoute chaque jour, des milliers de touristes qui viennent contempler ses richesses d'un lointain passé, soudées dans le temps et qui font l'émerveille- ment de tous. Donc, courage et détermination. Lève-toi et marche.

          Bien chaussés et armés d'appareils photos et de cellulaires, nous voilà donc reparti, à pieds, comme de jeunes scouts à la recherche de nos tradition-nelles sources artistiques et culturelles. Pour nous faciliter la chose, chacun, chacune du groupe reçoit un « audio-guide » qui nous permettra de mieux suivre et comprendre les nombreuses informations diffusées par un guide connaisseur, spécialisé pour les grandes visites archéologiques.

          Premier arrêt, le Colisée de Rome un incontournable, d'abord par son histoire ancienne et à sa démesure sur le plan architectural. A l'échelle hu-maine, nous sommes de minuscules fourmis qui gravitent autour pour en connaître tous les secrets. De par sa forme ovale, je m'imagine que c'est « le nombril du monde ». L'espace d'un instant, je suis paralysé devant cette œu- vre monumentale qui pouvait recevoir aisément 50,000 spectateurs. Cela dit, un message nous est transmis par notre guide, à savoir que nous ne pourrons pas, malheureusement aujourd'hui, visiter de l'intérieur le Colisée, directives  émises par les autorités policières. Une raison de sécurité publique était en vigueur depuis à peine quelques heures. Ce qui a eu pour résultat d'augmenter les files d'attente tout autour du Colisée.

      Mais mon attente à moi, ça aurait été d'être dans cette enceinte légendaire, d'imaginer un retour dans le temps et de voir se succéder les plus grandes représentations théâtrales et dramatiques de l'histoire antique, événements créés dans le but souvent de calmer la grogne du peuple en colère contre le système politique pourri. J'y vois, des fêtes grandioses et des couronnements d'empereurs-dictateurs. J'y vois Néron, d'un seul pouce renversé, ordonner la mort à des chrétiens persécutés. J'y vois, des images hautes en couleurs avec ces parades d'animaux exotiques sans pareil. J'y vois, les très connus com-bats de gladiateurs, toujours très prisés de la population. Enfin, j'y vois sou-dainement l'eau inonder entièrement le Colisée, pour faire place à un spec-tacle inattendu et plein de surprises, à vous couper le souffle, celui de batail-les navales dans une mise en scène époustouflante, rendant la foule hysté- rique par ses acclamations spontanées et exceptionnelles. ''Du pain et des jeux'', voilà une excellente recette pour harmoniser le climat social trop tendu. Oups! Je crois que je me suis légèrement égaré...vivement je rejoins le groupe heureux de me revoir.

       Pour meubler notre avant-midi, nous poursuivons notre quête d'émotion et de sensation. Aussi, allons-nous circuler de plus près, dans des lieux les plus connus de la Rome antique. Un imposant bâtiment circulaire se dresse devant nous, celui du Château St-Ange, solidement encrer sur la rive droite du Tibre, a été d'abord principalement un château, forteresse, puis un palais, bâ-timent funéraire (mausolée et tombeaux). Transformé aussi en prison politi-que, c'est là malheureusement que quatre des papes du IXe siècle trouvent la mort. Le Château, connaîtra de multiples transformations militaires. En 1925, il est devenu un musée national et abrite une imposante collection de pein-tures et d'armures.

        Sur la Place de la Via della Concillazione, en plein centre, s'élève un Obé-lisque égyptien provenant du Cirque de Néron, flanqué de deux fontaines réalisées par Maderno et le Bernin, surnommé le second Michel-Ange.

        Pas très loin du Colisée, flotte encore dans l'air, une légende mystérieuse qui fait encore bien trembler des touristes. C'est un masque bas-relief, de marbre, en forme circulaire, qui remonte en 1632 qu'on a surnommé : « La Bouche de Vérité » ou détecteur de mensonges, devenue une pièce archéo-logique célèbre de Rome. Sa bouche répugnante et ouverte est formée par un trou horizontale qui est censé mordre la main des menteurs. C'était comme une boîte aux lettres dans laquelle les citoyens étaient tenus de dénoncer ou d'écrire une plainte pour faire condamner un violeur, un renégat, un bandit, un voleur, un défroqué, un meurtrier, etc. Déclarés coupables, les peines allaient de la langue aux oreilles coupées, ou, d'autres membres du corps étaient atrophiés par des méthodes raffinées, souvent lentes et pas très catholique. En cas extrême, c'était la pendaison ou la guillotine.

           Petit malaise, peut-être? Pour le moment, je vous épargnerez donc, les détails ou la description de ces atrocités que nous soulignerons lors d'une visite en Florence, dans un musée consacré entièrement à l'équipement et aux outils utilisés pour obtenir des aveux forcés pendant la grande époque médiévale. Comparée à la justice du XX siècle, c'est pas des sentences bon-bons que l'on offrait.

           Pour clore notre avant-midi bien rempli, soulignons une sculpture en bronze que j'ai beaucoup admirée et qui a marquée la fondation de Rome. Nul autre que « La Louve du Capitole » symbole associé à la mythique légende des frères jumeaux, Romulus et Remus.

          Oups! Après s'être nourri l'esprit, je fais une pose. Une table, aux saveurs d'Italie, m'ouvre l'appétit.

 

      Rendez-vous à 13h, sur la Place St-Pierre (prochaine chapitre).

      Des Saints, des Anges et démons, nous y attendent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • VOYAGE en ITALIE

  • Chapitre -4

  • Jour 03 : ROME (3éme partie).

           La Cité du Vatican, pays le plus petit au monde et d'une faible superfi-cie, est enclavé dans la ville et capitale Italienne de Rome. En 2019, ce petit état souverain, compte 799 habitants et la Garde suisse pontificale, compo-sée particulièrement de 89 célibataires, est chargée de veiller à la sécurité du pape et du Vatican. Leur tenue militaire originale et aux couleurs vives (rouge, bleu et jaune) est l'oeuvre de Jules Repond (1853-19330) qui s'inspira des fresques de Raphael.

         C'est bien sûr un territoire fortifié qui comprend, la Place St-Pierre, la Basilique Saint-Pierre, le Palais apostolique, les musées et jardins du Vatican.

 

La place Saint-Pierre

         Sous un ciel radieux, nous sommes donc sur la Place Saint-Pierre, cou-verte de dalles de granit sombre et d'un obélisque surmonté d'une croix en métal creux, de 27 mètres de haut, laissé au centre de l'esplanade comme héritage, rapporté d'Égypte par l'empereur Caligula. Ajoutons, que l'obélisque est porté sur son piédestal avec quatre lions de bronze. Aussi, en embrassant tout le paysage du regard, je suis saisi d'une vue impressionnante et toute majestueuse, à cause, premièrement, de ses deux grandes colonnades à qua-tre rangs de 284 colonnes doriques qui ceinturent ce lieu mythique, attirant plus de six millions de touristes par an. Cette architecture baroque symbolise deux bras ouverts, partant de la Basilique et accueillant les catholiques ou pèlerins, toutes religions confondues. Deuxièmement, tout en haut, sur les colonnes, une balustrade est décorée de 140 statues de Saints, sculptées dans le marbre, soudées là depuis 1670, et réalisées par les élèves de Bernini. Soulignons, chaque dimanche, lors de l'angélus pontifical, la place Saint-Pierre, une perle architecturale  unique (Renaissance-Baroque) peut accueillir 150,000 fidèles.

 

La Basilique Saint-Pierre

      Très tôt le matin, des badauds affluaient de partout, soit pour une petite visite réservée et guidée de la Cité pontificale, ou encore, se positionner en tête de files d'attente pour éviter l'immense foule en formation. Pour le moment, nous sommes un peu à l'écart, pour éviter d'être emporté par les gens qui s'agglutinent déjà près de la basilique. Aussi, en toute tranquillité, l'occasion est belle pour notre guide de nous résumer rapidement et claire-ment les grandes caractéristiques des œuvres qui décorent si bien et majes-tueusement, à l'intérieur de la somptueuse Basilique Saint-Pierre, érigée en 324, par l'empereur Constantin, en l'honneur de Saint-Pierre apôtre. Cette première basilique dura onze siècles puis, à partir de 1506, l'architecte Bramante fut chargé de la construction de la seconde basilique, celle que nous pouvons admirer aujourd'hui. C'est donc, le plus important édifice reli-gieux du catholicisme, faisant parti du patrimoine mondial, établie par l'UNESCO.

        Plein d'excitation, et restant regroupé, nous suivons notre guide fendant l'immense foule, comme une torpille en quête de son objectif. En moins de dix minutes, l'opération s'avère très efficace. Tous, à l'entrée droite de la Basili-que , somme coincés pendant quelques minutes dans un entonnoir indiquant la zone de sécurité élevée et du contrôle d'accès. Minutieusement, chaque vi-siteur passe ''la Porte du Ciel'' pour éviter que se produise tout acte diabolique au cœur même du temple.

         En pénétrant dans la Basilique, construite de marbre, de briques, décorée de mosaiques et de vitraux, ma première impression est la grandeur de l'es-pace d'une capacité de 60,000 personnes. Mais, voilà que nous faisons face à une situation plus ou moins prévisible. La circulation est à sens unique et se fait difficilement, pas à pas. Je me sens dans un filet de pêcheurs, collé/collé comme des sardines. On est donc pris en sandwiches, et on doit obligatoire- ment suivre la marée humaine. Le seul espace libre, délimité par un cordon autour, est le centre de la Basilique réservé aux fidèles qui veulent s'asseoir ou s'agenouiller pour se recueillir. Un silence fragile nous accompagne, com-me tous ces saints martyrs immortalisés dans les peintures murales et sculp-tures qui nous observent à la lumière tamisée.

        Pour protéger ces œuvres bibliques, un éclairage timide et un peu sombre baigne la Basilique toute entière. Donc, pour apprécier à sa juste valeur toute cette richesse de l'Art (lumière, couleur et matière) il vaut mieux visiter virtu-ellement, sur internet, le site WEB du Vatican. Ma description, s'arrêtera donc à l'essentiel, étant constamment talonné, même bousculé par des touristes envahisseurs qui s'immobilisent subitement et simultanément devant vous, pour saisir une image artistique exclusive avec leur cellulaire respectif ou leur appareil photo. Un bref coup d'oeil rapide et panoramique de cette promiscui-té, avec ces centaines de dessous de bras levés, ça vous donne une position favorisant des odeurs multiethniques loin des parfums uniques et célèbres de Chanel, Guess, Calvin Klein, et même de Céline. Oups! Deux religieuses me précèdent poliment. Cette fois, une odeur de sainteté me rappelle à l'ordre. La visite se poursuit.

          Cette basilique de plan en croix grecque est surmontée d'une coupole centrale, raffinement décorée par Michel-Ange et flottant au-dessus du maître-autel, couronné par un baldaquin en bronze aux colonnes torses, très impressionnantes. Plus près de nous, la spectaculaire cathédrale à Montréal, Marie-Reine-du-Monde, style néo-baroque, nous rappelle la basilique Saint-Pierre de Rome.

          Finalement, un petit moment pour m'arrêter devant une petite chapelle dans laquelle je peux contempler une autre sculpture célèbre de Michel-Ange, celle de la Piéta. Statue en marbre, elle représente la « Vierge Marie » tenant sur ses genoux le corps du Christ descendu de la Croix. C'est dans une cage de verre blindée, qu'elle est maintenant protégée ayant subit des dommages an-térieurs majeures (coups de marteau) d'un fanatique religieux. Avec le temps, on mentionne aussi, que les milliers de baisers des pèlerins déposés sur les pieds du Christ, depuis des siècles, contribuaient sérieusement à la détériora-tion de l'oeuvre.

        Michel-Ange travaillera quelques vingt heures par jour, armé d'un ciseau et marteau, à sculpter l'oeuvre dans un seul bloc. Souvent, tard dans la nuit, l'artiste, ayant sans doute reçu un don de Dieu, s'acharnera avec une pierre ponce, à polir le marbre pour lui donner vie et toute la sensibilité divine, pres-que charnelle, qu'elle dégage toujours à travers l'Histoire.

       Je nage dans une bulle bénite. Je suis paralysé d'émotion, d'éclat, de ma- gnificence, devant tant de splendeur et de grâce. Ma foi reprend goût, car une lumière céleste vient tout juste traversé le vitrail de la grande coupole, com-me pour atteindre ma conscience en perpétuel questionnement.

      Avant de regagner mon groupe à l'extérieur de la Basilique, je vous laisse sur une belle citation de Michel-Ange et qui résume bien sa pensée spirituelle et artistique :

    « J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en

       libérer ».

 NOTE : Prochain rendez-vous : Les musées du Vatican et la Chapelle Sixtine.

 Merci, de me lire à chaque chapitre et de vos encourageants commentaires.

 

 

  • VOYAGE en ITALIE

  • Chapitre 5

  • Jour 03 : ROME  (4ème partie).

 

 

 

        Après avoir visité la Basilique Saint-Pierre, en avant-midi, quittons pour une heure la Cité du Vatican, et faisons la pose dîner. Surprise! Hors les murs de sa Sainteté le Pape François, pour le bonheur de tous, notre influent et débrouillard guide nous amène dans un petit resto qu'il avait réservé, afin de ne pas perdre de temps sur notre itinéraire. Ce fut un avant-midi très mou-vementé. Après trois bonnes heures de marche, j'ai l'impression d'avoir accu-muler des indulgences à la manière des points d'Air Miles. Ce la dit, quel plai-sir pour tous, de s'asseoir et de se retrouver autour d'une bonne table, dans une ambiance détendue, envelop pée d'odeurs d'épices et de pâtes irrésisti- bles qui font les saveurs d'Italie. Il y en aurait 1,300 sortes différentes, toutes sortes confondues, Puisque nous som-mes en Italie, à deux pas du Vatican, je me permets une courte « litanie » illus-trant ma liste préférée des pâtes ita-liennes que voici : les fetticinis all'Alfredo, les tortellis (ne pas confondre avec les torticolis), les raviolis, les canederlis, les lasagnes et spaghettis à l'infini. Un petit conseil. Ne point goûter ou manger ces grands délices et doux péchés mignons, vous risquez de passer pour « une pâte molle ». Oups! Du Mont d'Olympe, j'entends la voix de Bacchus : « Garçon, étant le Dieu des Vins, ajouter au menu, une excellente bouteille de Chianti (région Toscane) que j'offre à mes amis (es) québecois ». A votre santé!

        Super! Une nouvelle vigueur s'est emparée de nous. Le soleil reflète à nouveau ses rayons resplendissant sur le dôme de la Basilique Saint-Pierre qui se transforme en diamant. Le moral est à son zénith. Les portes des Musées du Vatican s'ouvrent miraculeusement devant nous. Il est temps de découvrir et de s'émouvoir devant tant de trésors immémoriaux qui, autrefois étaient cachés, même inaccessibles au grand public, ce qui constituent présentement, l'héritage patrimonial des papes qui ont fait l'histoire, d'hier à aujourd'hui.

     Avant d'arriver à destination, il nous faut marcher au pied d'une colossale muraille, longue comme un terrain de football et haute comme une pyramide. C'est exactement l'emplacement d'une importante partie des fondations de la Cité du Vatican, érigée hermétiquement de granite, en faisant ainsi une forte-resse impénétrable. Ses secrets cimentés, son étanchéité et son épaisseur, solide comme une montagne, me rappelle une réflexion dans la Bible, de l'apôtre Paul : « Les voies de Dieu sont impénétrables' ». Amen!

     De nouveau, nous ignorons une interminable ligne d'attente, pour se pré-senter  à l'entrée spéciale, réservée aux groupes qui ont déjà acheté leurs billets pour visiter les Musées du Vatican. Là, encore, nous passons aux détecteurs de métal. Pour éviter de retarder l'opération, vaut mieux aviser la sécurité, si vous avez une prothèse au genou, des vis dans le pied, une dent en or, un pacemaker, des épingles à couche jetable, des sous-vêtements blindés, des agrafes à la poitrine, des broches à la mâchoire, et enfin, un cerveau bionique. Bref, à cause de la barrière des langues dans différents pays, je vous conseille aussi, tout simplement, de dessiner votre anatomie dans votre carnet de voyage, accrochez-le à votre passeport, et prenez soin d'indiquer d'une flèche, l'endroit exact de votre chirurgie, signifiant une alerte métallique.

           Les Musées du Vatican

  C'est tout à fait inimaginable. Sept kilomètres de couloirs ou de corridors qui regroupent douze musées représentant cinq galeries et 1,400 salles d'exposi-tion. Au monde, c'est l'endroit qui abrite l'une des plus grandes collections d'art, notamment peintures et sculptures. Les milliers d'œuvres, qui vont du Moyen-âge au X1Xème siècle, sont exposées par ordre chronologique, permettant au visiteur de suivre les évolutions de style des plus grands maîtres artistiques : Giotto, Fra Angelico, Michel-Ange, Raphael, Léonard de Vinci, Veranèse, Le Titien, Veranèse, Bellini, Le Caravage, etc.

      A souligner, la collection imposante d'Art religieux moderne, regroupant 250 artistes de la fin du X1Xème siècle, jusqu'à nos jours dont : Auguste Rodin, Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Bernard Buffet, Marc Chagall, Salvator Dali, Pablo Picasso, Henri Matisse, Fernand Léger, etc. 

     On pourrait passer un mois, un an, à admirer tant de joyaux pontificaux, mais comme nous avons à peine 1h30 pour la visite, je vous signalerai ici, mes quelques coups de cœur qui ont retenu particulièrement mon attention.

      Le musée Pio-Clémento, situé dans le petit palais du Belvédère, est le plus grand complexe du Vatican. On y présente d'importantes collections des périodes grecque, romaine et classique. Précisons, qu'Apollon, très confor-table avec sa nudité, est l'une des œuvres les plus célèbres de la statuaire.

     L'escalier de Donato Bramante, nous charme toute de site par son esthé-tisme, sa conception exceptionnelle et originale. Bien connu pour sa double hélice, c'est-à-dire, qu'il comporte deux escaliers, un pour monter, et un autre pour descendre. Très avantageux pour les mouvements de foule, car personne ne se croise en sens inverse. L'élégant escalier Renaissance est éclairé tout au-dessus par une verrière laissant passer la lumière naturelle.

    La Galerie des Cartes Géographiques, couvre une superficie de 120 mètres de longueur. Le visiteur, en ralentissant le pas, découvrira quarante superbes cartes géantes, peintes à même les murs de la galerie, par un moine artiste (restaurées en 2016). En résumé, ce sont des tableaux qui vous concentrent dans un état exhaustif des larges connaissances géographiques au 16ème siècle en Italie (vue de la ville, du village, des routes, des forêts avec les moindres reliefs). On est loin de la déforestation des temps modernes.

     La Galerie des Animaux, donne l'impression d'un vrai « zoo en pierre ». Les pièces sélectionnées sont liées au monde de la nature et de la chasse. L'utilisation des marbres colorés permet à l'artiste d'aller au sommet de son talent et de donner vie, avec passion, à la matière. Ces fauves presque réelles, accompagnées parfois par des héros ou, à des divinités de l'Antiquité nous donnent une gamme d'émotions et de sensations exceptionnelles. Dans le fond, un retour aux sources, homme que nous somme, ça nous rend pas si bête.

    La Galerie des Tapisseries, réalisées principalement à Bruxelles à l'épo que du pape Clément V11 (1523-1534) par les élèves de Raphael, illustrent des scènes religieuses de Michel-Ange, en passant par Greco. Les anges, les madones, le Christ, et même Jules César, sont les personnages souvent re - présentés par les artistes. Plus tard, au XV11ème siècle, la tapisserie euro - péenne imite la peinture, la couleur prenant plus d'importance que les effets de tissages. C'est un art qui exige beaucoup de rigueur, de patience et de longues heures qui se faufilent artistiquement et religieusement. 

    Les quatre chambres de Raphael sont constituées de la Chambre de la Signature, de la Chambre d'Héliodore, de la chambre de l'Incendie du Borgo et de la Chambre de Constantin. En fait, disons que c'est la partie accessible au public des appartements du pape. Là encore, on peut ajouter que les magni - fiques fresques de Raphael qui ornent les murs n'ont rien à envier à celle de la Chapelle Sixtine, que nous visiterons au prochain chapitre.

     Je compte sur vous pour m'accompagner.

    Michel-Ange, entouré de ses illustres et de ses immortels personnages bibliques et de la Genèse, seront très honorés de notre présence. Alléluia!

 

 

 

  • VOYAGE en ITALIE

  • Chapitre 6

  • Jour 03 : ROME (5ème partie).

           Les joyaux pontificaux

          Juste avant de visiter la Chapelle Sixtine, je vous invite à faire un petit détour, qui en vaut la chandelle. Deux salles scintillantes et éclatantes de lu-mière nous dévoilent toute la richesse accumulée et conservée depuis des siècles. Il s'agit de l'orfèvrerie, métier d'artisans au service principalement des rois, des papes, des nobles, des riches et des membres du clergé. La galerie débordent d'objets religieux fait de matières précieuses et d'une grande va-leur, destinés à la parure : calices d'or, crucifix d'argent pur, bagues incrustées de rubis, d'émeraudes ou de diamants. Les ouvrages sont d'une qualité, et d'une précision atteignant la perfection. Un déluge de trésors inestimables m'aveugle, je ne sais plus à quel Saint me vouer? C'est bien sûr l'émerveille-ment, mais aussi, un questionnement sur les vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance prononcés par tous ces ecclésiastiques lors des cérémonies de consécration religieuse.

      Dans une autre galerie, en vitrine, on est sans limite en admiration devant des vêtements sacerdotaux aux tissus soyeux, confectionnés sur mesure, finement cousus de fils d'or. La décoration et les magnifiques broderies, donnant priorité aux symboles sacrés, nous incitent au respect d'une religion millénaire : colombe de paix,  œil divin, motifs floraux, figures bibliques, etc. Enfin, l'emploi de couleurs diverses pour le vêtement liturgique (le blanc, le rouge, le violet et le vert) vise à exprimer efficacement et visiblement ce qui caractérise les mystères de la foi. Je me prosterne devant tant de magnifi- cence.

        Oups! Me voilà revêtu d'un surplis d'enfant de messe aux dentelles qui me donnent des ailes. Envolons-nous vers d'autres cieux pour y découvrir un génie de la Renaissance, Michel-Ange et son œuvre immortalisée dans la Chapelle Sixtine.

         La Chapelle Sixtine , chaque jour, 10,000 touristes la visitent, et ce chiffre double aux périodes d'affluence. En plein après-midi, nous voilà de nouveau piégé dans cette foule dense qui bouge à pas de tortue. Plus on avance, plus l'espace se rétrécie comme si nous avancions dans un tunnel entonnoir. Notre patience est enfin récompensée. Sésame ouvre-toi! J'ai l'impression de passer les portes du Ciel accompagné du peuple de Moise. Rapidement, étant dans l'enceinte de la Chapelle Sixtine, je reviens sur terre, en faisant face à un cordon de policiers qui dirigent la circulation. Je me croirais sur un grand terrain de stationnement des Galeries d'Anjou. Notre groupe se fait refouler au centre de la place, qui est occupée déjà, par d'autres touristes, au ¾ de la chapelle et compactés comme dans une boîte de sardines. Cette concen- tration humaine provoque de multiples exhalaisons de gaz carbonique et risque, à terme, d'endommager les peintures. Dans un avenir propre, on songe maintenant d'en limiter l'accès.

      C'est à l'École des Beaux-Arts de Québec, lors des cours de l'Histoire de l'Art que j'ai eu le coup de foudre à toute l'oeuvre de Michel-Ange (sculptures – peintures) couvrant toute la période de la Renaissance. Et oui, comme par magie, 55 ans après, me voilà parachuté au centre d'un ouvrage colossal qui a exigé beaucoup de temps, de sacrifices et de passion. Michel-Ange, artiste-peintre avant tout, a su manier le pinceau comme un ciseau de sculpteur. Toute sa force créatrice s'est concentrée à ce qu'il croyait le plus, c'est-à-dire, la beauté de l'humanité. L'image d'un Michel-Ange peignant couché sur des échafaudages, qu'il avait d'ailleurs lui-même conçus, semble tenir de la lé-gende. Pratiquement, la position debout, aurait été plus plausible à l'exécution de toutes ces représentations impressionnantes, qui démontrent une parfaite maîtrise des corps et de l'anatomie humaine qui ont radicalement transformé la peinture occidentale. Aussi, le célèbre plafond de la Chapelle Sixtine est coiffé d'une voûte en berceau, percé de douze fenêtres, permettant à la lu-mière de nous dévoiler toute sa splendeur. 

      A l'époque, l'oeuvre fait scandale car ses quelques quatre-cents personna- ges, aux poses variées, sont entièrement nus, y compris le Christ. En poste, le pape Paul 1V, envisage même de détruire la composition, mais ils se conten-tera d'en faire voiler pudiquement certains personnages (trop réels ou dé-monstratifs) par le peintre Daniele da Volterra, qui gagnera le surnom « le culottier ».

     Certains historiens mentionnent que les artistes se dont amusés à glisser de nombreux clins d'oeil dans les peintures, et notamment à y cacher des portraits de leurs contemporains. Pour moi, ça dénote un côté subliminal. Une lecture visuelle rapide des 12 fresques (La Genèse) nous fait voir, entre au-tres : Le Voyage de Moise en Égypte - Le Baptême du Christ - La Tentation du Christ de Botticelli - Le Buisson argent- Le Passage de la Mer rouge - Les Tables de la loi - Le Sermon sur la Montagne - La Cène- La Résurrec-tion – Le Châtiment de Coré. Il y figure bien sûr, la Création d'Adam et Ève, le couple le plus connu, depuis ''APPLE'' existe sur internet.  . On ajoute à ce joli décor biblique, des sculptures d'athlètes nus, des cupidons rondelettes et bien dodus, sept prophètes et cinq sibylles siègent sur des trônes monu-mentaux. ''Y'a du monde à messe, la coupe est pleine ». Dans le fond, Michel-Ange qu'on disait très solitaire, a su s'entourer d'une multitude de personnages connus en les immortalisant sur ses fresques universellement célèbres.

       Le plan de la Chapelle Sixtine est très simple: c'est une salle rectangulaire qui couvre quelques 40 mètres de longueur sur 13 mètres de largeur et 21 mè-tres de hauteur. L'idée maîtresse était de reproduire les dimensions du Tem-ple de Salomon. C'est précisément là, que les Cardinaux se réunissent en conclave pour élire chaque nouveau pape.

      Bien en vue, le mur principal de l'autel de la Chapelle Sixtine, dédiée au Pape Sixte 1V (1471-1484) qui encouragea les arts, comporte une immense fresque illustrant « Le Jugement dernier ». Peinte par Michel-Ange, à l'âge de 60 ans, les travaux ont duré six ans. Vous vous imaginez, elle couvre 20 mè-tres de hauteur, par 10 mètres de largeur. Nous contemporains, on appellerait ça, une murale artistique.

      Oups! Une vision apocalyptique s'installe dans ma tête, imaginant les quatre cents personnages peints sur la voûte, nous observant comme si nous étions des zombis du futur. Ma raison me dit, de ne pas paniquer, de rester lucide, et de vivre ce moment mystique qui conduit indéniablement à la plé-nitude et à l'état de grâce. Malgré l'interdiction de prendre des photos, une armée de cellulaires poussent comme des champignons au-dessus de nos têtes, ce qui me contrarie grandement ayant le champs de vision plein d'obs- tacles. Comme pas assez, pour ce rapprocher du plafond, certains useront d'une tige télescopique pour capter avec leurs cellulaires des images inédites de l'un des hauts lieux de l'art, de la religion et de l'histoire.

       Ma contemplation spirituelle aura durée quelques secondes, étant em-porté de nouveau vers la sortie par le courant humain. Le plus incroyable à cette fin de visite, c'est que tout le monde sans exception, y compris les chaises roulantes, doivent sortir, non pas par les grandes portes de la cha- pelle, qui ne s'ouvrent que pour les cérémonies papales, mais par une petite porte faisant à peine 5 ½ pieds de haut par 2 ½ pieds de large. Vous vous imaginez, on est une foule de deux à trois milles personnes, plus ou moins en rangs d'oignons, vaguement en marche, à disparaître dans un court tunnel (couloir secret) conduisant enfin, vers la lumière des Musées du Vatican.

 

NOTE : A Montréal, pour la sécurité publique, un tel endroit, aurait été interdit

                ou condamné par les sapeurs pompiers.

 *Demain, nous faisons nos bagages et avant de nous diriger vers Florence, nous nous rendrons sur quelques lieux artistiques et dire Adieu à Rome.

 

 

 

 

  • VOYAGE en ITALIE

  • Chapitre 7

  • Jour 04 : ROME (6ème partie).

          Des fontaines qui jaillissent depuis des siècles.

         Avant de dire : ''Adieu Rome'' , pour se diriger par la suite vers FLORENCE, nous allons achever notre visite en groupe, dans d'autres endroits les plus fréquentés et les plus caractéristiques de

         la ville. Notre autocar, obéissant au règlement municipale, nous fait des-cendre à un kilomètre de notre destination, la Place Navone. qui est juste en face de l'église St-Agnès en Agone,

         Réalisé par l'architecte Le Bernin, c'est exactement l'emplacement du stade Domitien construit en l'an 86, et qui, pouvait accueillir plus de 30,000 spectateurs. C'était la place idéale pour de grands événements soulignant des fêtes, des couronnements et des activités artistiques variées. Ce qui faisait courir les foules, étaient surtout des défis en tout genre: la vente des escla-ves, la boxe, le théâtre et la poésie, l'athlétisme (jeux à la grecque), puis, plus tard, les combats de gladiateurs. Aussi, dans le voisinage habituel, les ro-mains étaient entourés d'ombrageuses tavernes et de bordels florissants.

         Oups! L' Histoire se renouvelle .Voilà une habitude de vie que nous avons héritée sans pudeur, nous les contemporains du XXème siècle, aux mœurs libertines: les maisons closes, la prostitution, les jeux de hasard, les contrats illicites, les scandales de pédophilie, la débauche politique, les scandales des commandites, la pornographie juvénile, les clubs de danseuses lascives et de danseurs nus, au corps d'Apollon, etc. Tiens! Une bonne douche froide serait sans doute efficace pour effacer nos péchés et nous ramener sur le droit che-min. Il nous faut arroser ça, avec trois superbes fontaines rafraîchissantes :

        1 -La Fontaine des Quatre-Fleuves.

        Imaginée par l'artiste prolifique Le Bernin, de style baroque, les particu-larités de cette fontaine sont les quatre grandes statues qui représentent les quatre fleuves du monde: le Danube (Europe), le Nil (Égypte), le Gange (Inde), et le Rio de la Plata (Bueno Aires). Elle a été financée grâce à une taxe très impopulaire sur le pain, la viande et le sel. Au centre, provenant du cirque de Maxence, un obélisque s'élève fièrement à travers les jets d'eau, laissant le spectateur en admiration vers le sommet, avec une colombe tenant un ra-meau d'olivier, symbole de victoire ou de paix.

        2- La Fontaine de Neptune.

        Ouf! Je suis noyé d'admiration face à ce chef d'oeuvre, de style baroque, réalisé en 1574 par l'artiste Giacomo della Porta. Le bassin de la fontaine met en scène, le dieu Neptune conduit par des chevaux marins, qui lutte avec son trident, contre une pieuvre géante et autres créatures mythologiques.

        Monument aux dimensions imposantes et aux lignes harmonieuses, je comprends maintenant que ROME porte aussi le nom de ''Ville Éternelle'', son Art étant immortel.

        3- La Fontaine du Maure.

         Conçu à l'origine en 1575 par Giovanni Antonio Mari, la fontaine représen- te, un maure avec un dauphin, entourés de tritons, soufflant des doubles conques et de sculptures, recrachant l'eau du bassin supérieur vers le bassin inférieur.

         L'histoire nous mentionne également, que les fontaines (aussi appelées abreuvoirs) ont participé à l'hygiène publique, limitant les risques de choléra ou des maladies par les puits susceptibles d'être contaminés par les excré-ments et les eaux usées. Aujourd'hui, avec la pollution des temps modernes, peut-on dire encore « Fontaine, je ne boirai pas de ton eau »?

        La Plazza della Rotonda

        Nous voilà maintenant sur la Piazza della Rotonda, située juste en face du célèbre Panthéon de Rome. Avec ses immeubles colorés qui l'entourent et le soleil qu'il la baigne de lumière, la très belle place s'anime en accueillant les nombreux touristes , armés de leurs appareils photos, poursuivant leur quête des plus beaux monuments au monde.

         Au X1X siècle, la Plazza était notamment connue pour son marché aux oiseaux : perroquets, rossignols, hiboux, chouettes, harfangs, etc. Au fil des siècles, un dédale de remises et de petits commerces qui poussèrent autour des colonnes du Panthéon, finirent par obstruer sa façade. C'est alors que le pape Eugène 1V (1431-1439), fit raser ses accumulations médiévales, aux odeurs immondes, saleté dégoûtante, pour en faire une nouvelle place propre et restaurée. Bref, aujourd'hui la place y loge une fontaine au centre, avec obélisque en marbre rouge qui se dresse depuis 1578. Construit à l'origine par nul autre pharaon Ramsès 11, celui-ci, en guise de cadeau possiblement, décide de le faire transporter à Rome de l'Antiquité, pour être réutilisé dans le sanctuaire de la déesse égyptienne ISIS qui se trouvait au sud-est du grand Panthéon.

       Le Panthéon de Rome

       A la source, le Panthéon était un temple dédié à toutes les divinités de la religion antique. Situé sur la Plazza delle Rotonda , le Panthéon de Rome est devenu l'un des temples romains le plus important et le plus imposant puis-qu'il supporte la plus grande coupole de toute l'Antiquité (43 métres de diamètre). Elle est percée d'une ouverture centrale circulaire qui constitue le seul éclairage naturel. Son portique comportent seize colonnes corinthiennes monolithes de granite, importées d'Égypte, à chapiteaux de marbre, disposées sur trois rangs. Particulièrement ingénieux, les romains utilisaient une sorte de ciment, fait de chaux et de roches volcaniques, qui consolidait parfaite-ment la structure.

        Après presque deux millénaires, cette monumentale construction remar-quable ne présente aucun signe de faiblesse, en dépit des mutilations volon-taires, de pillages, et des tremblements de terre répétés. Depuis la Renais-sance le Panthéon est utilisé comme tombeau. Maintenant, transformé en église, c'est sans doute ce qui l'a sauvé de la destruction. Silence! A l'intérieur repose dans une chapelle, la dépouille de l'illustre artiste Raphael (1483-1520).

      Depuis, le concept des coupoles, étant exceptionnel et imposant, bien des dômes se sont érigés  à travers les continents. Soulignons, qu'après la basili-que Saint-Pierre à Rome, c'est l'Oratoire Saint- Joseph de Montréal qui possè-de le plus grand dôme du genre au monde.

      Bref, du temple antique d'autrefois, on emploie aujourd'hui, d'autres ter-mes spécifiques signifiant d'autres religions : - l'église ou chapelle (catholi-ques, protestants et orthodoxes); la mosqué (musulmans); la synagogue (juifs) et la pagode (religions de l'Extrême Orient).

      Cela dit, pour le prochain chapitre, on va donc terminer notre visite à Rome, d'abord sur une colline, avec ses interminables escaliers bien encrés à la Place d'Espagne (Trinité des Monts) et juste avant de prendre la route vers Florence, s'arrêter pour contempler, admirer, que dis-je, nous noyer dans la splendeur de la Fontaine de Trevi.

 

 

 

 

 

 

            VOYAGE en ITALIE.

            Chapitre 8

            Jour 04 : ROME (7ème partie)..

           

           Harmonie et voyage presque parfait.

         Dans un voyage de groupe, le temps est précieux, car il nous faut suivre un itinéraire planifié, précis et organisé. Si un (ou une) voyageur est en mode ''tortue'' cela peut entraîner bien des soucis, non seulement au guide, mais à tout le monde, y compris le chauffeur de l'autocar qui devra jongler avec la circulation dans les heures de pointe. Dieu sait, qu'une ville comme Rome, rend la tâche du conducteur un peu plus encombrante. Mais, jusqu'à maintenant. notre groupe québécois, comme un commando, est parfaitement discipliné. Au début, étant le doyen de la gang, je pensais traîner de la patte, (marche rapide, escaliers, sen-tiers archéologiques abruptes) me causant à l'effort, le souffle court, ayant subit deux importants pontages en 2002, à l'Hôpital Notre-Dame à Montréal.

           Mais non, toujours encouragé par un esprit d'équipe sans pareil, j'étais aimanté et soudé à une cellule vivante, dynamique et pleine d'attention. On dit souvent, que le meilleur moyen de connaître une personne, c'est de l'amener en voyage, et vous en découvrirez toutes les facettes : comportement, humeur, patience, goût, spontanéité, intérêt et passion, complicité, partage, ponctualité et authenticité. Voilà une bonne feuille de route bien remplie, qu'il ne faut surtout pas sous-estimée.

         La Place d'Espagne à Rome, un ravissement mystique.

         Pour débuter cette quatrième journée, rien de mieux que de nous rendre dans l'un des meilleurs quartiers de Rome, nul autre que la grande Place d'Espagne.

        L'autocar, comme d'habitude, nous laisse à un kilomètre du site à visiter. Armé de courage et d'énergie, notre jovial groupe, que je surnommerais « Les Joyeux Troubadours », repartons à pieds, sur les chemins de l'Antiquité de Rome. A mon grand soulagement, nous débouchons directement au sommet du fameux escalier de Trinité-des-Monts, au total de 174 marches, que je n'aurai pas à gravir, puisque notre plan de parcours est à sens contraire. A cela s'ajoute, un monument religieux qui retient notre attention. C'est l'église gothique de la Trinité-des-Monts, aux deux clochers symétriques, construite et inaugurée en 1585 par le roi de France Henri III (fils de la reine Catherine de Médicis) .

      C'est lors de notre séjour à Florence, que nous allons avoir l'occasion d'effleurer la vie trépidante, luxuriante et intrigante de la célèbre famille des Médicis, dont le nom a fait tremblé bien des papes, et encouragé tant d'artistes, devenus les maîtres de la Renaissance.

      Devant l'église de Trinité-des-Monts, parsemée de fleurs et de verdure, se dresse solennellement un obélisque avec des pseudo-hiéroglyphes gravés par des artisans romains dans le bloc de pierre, soi disant, d'origine égyptien-ne.

     De nouveau, je balaye du regard le décor qui m'entoure, et je tombe sous le charme d'une architecture  pensée et réalisée avec rigueur par des artistes dont le talent et la passion transcendent depuis le XV11 siècle jusqu'à nos jours. A la vue de cet endroit mythique et magnifique, ce dégage une ambiance accueillante et religieuse. Son monastère, son couvent de religieuses, le palais du XV siècle du cardinal Lorenzo Cibo de'Mari, la Villa des Médicis (sous Napoléon, appelée l'Académie des Arts), ses édifices du XV111 siècle, sans oublier son salon de thé anglais traditionnel, me fait vibrer d'une gamme d'émotions qui déboulent en cascades vers la grande Place d'Espagne de Rome, située tout en bas.

      Nous voilà au pied de l'escalier de la Place d'Espagne de Rome. Un vent de fraîcheur me caresse le visage, provenant de la Fontaine Barcaccia installée au centre. Heureusement, dans l'avant-midi, on peut s'en approcher plus aisément, les touristes étant moins nombreux. C'est un autre chef d'oeuvre de sculpture baroque de Petro Bernini, réalisé en 1629. L'originalité de la fontaine c'est quelle épouse la forme d'une barque échouée qui prend l'eau, en souvenir de la grande inondation de Rome, en 1598. Le pape de l'époque, Clément V111, avait en effet du traverser la place dans une barque (chaloupe non motorisée) , à cause de la hauteur des eaux.            

        A ses extrémités apparaissent des soleils et des abeilles du blason des Barberini, une autre famille puissante de Florence. L'eau de la fontaine est d'un bleu turquoise, très claire, faisant briller tout au fond, des euros et monnaies étrangères. La fontaine est placée dans une fosse au raz du sol, semi-enterrée, en raison d'un manque de pression d'eau sur son emplacement lors de sa construction.

       Aujourd'hui, à la Place d'Espagne de Rome, en plus des milliers touristes, une programmation culturelle variée, anime les lieux avec de nombreux évé-nements rassembleurs: son et lumière, danse, concerts, théâtre, fêtes. Génial, les créateurs de la mode vestimentaire ont aussi également leurs heures de gloire dans le grand escalier de Trinité-des-Monts, avec des mises en scène éblouissantes, colorées, aux décors thématiques, que Auguste César, aurait sans doute apprécié à son époque, dans le monumental Colisée de Rome. L'esprit de la fête en est tout autant respecté, à la grande satisfaction des romains et des nombreux visiteurs.

      Notre séjour à Rome. va se terminer, toujours en beauté et rempli de belles surprises, par une visite incontournable, La Fontaine de Trevi.

     Le Culte de l'eau

     Disons toute de suite, qu'il y aurait environ plus de 2,500 fontaines à Rome, de la plus petite aux grandes et majestueuses, comme celle de Trévi, la plus belle, la plus grande (20 mètres de largeur X 26 mètres de hauteur) et la plus célèbre des fontaines du monde. Las Vegas, en a fait d'ailleurs une reproduction exacte devant le Caesars Palace. On constate, une omniprésence de l'eau dans la Ville Éternelle pour qui elle était vitale. La tradition de l'eau est donc présente à tous les coins de rue ou sur la place publique, lieu de rassemble-ment, souvent face à une église.

       La Fontaine de Trévi de Rome

       Réalisée entre 1732 -1762 par l'architecte et sculpteur Nicola Salvi , la Fontaine de Trévi  n'a pas fini de faire ''couler d'encre'' depuis l'Antiquité, jusqu'à nos jours. De style baroque, elle a un côté pittoresque et harmonieux. Au centre, nul autre que le dieu Océan sur son char, sculpté par Pietro Bracci, accompagné de deux chevaux marins ailés et de ses fidèles Tritons. En observant de plus près, on remarque que d'un côté de la fontaine (à droite) le cheval est paisible, tandis que l'autre (à gauche) est comme dans la tourmente et agité. L'artiste a bien voulu tailler dans la pierre, deux états d'âme de la mer : la tempête et le calme. Accompagnent le dieu Océan, de chaque côté, deux statues symbolisant l'Abondance et la Salubrité. Plus haut, sur la balustrade, quatre personnages représentent chacun une saison. Enfin, au sommet, do-minant l'oeuvre, le blason du pape Clément X11. Ce dernier, fut presque aveugle et paralysé, et au bonheur de tous, avait le goût marqué pour les Arts et la Culture.

      Composition dramatique, dynamisme et force de la nature, résument bien l'oeuvre dans toute sa splendeur. Le film de Fellini (1960) « Dolce Vita », a permis de mondialiser ce chef d'oeuvre de l'architecture et de la sculpture romaine. Force est de constater, que tous les chemins mènent jusqu'à ROME. Tout bien considéré, sans plonger notre main dans l'eau bénite, on adore cette ville avec raison, tout comme la Cité du Vatican.

      Adieu, Fontaine de Trévi! Je te lance une humble contribution, mon dernier sous canadien, conservé pour l'occasion. Comme ça, j'aurai la nette impression de faire parti de l'oeuvre.

     Note : Chaque année, c'est un million d'euros qui sont récoltés dans la fontaine et que l'on distribuera aux fondations ou, aux institutions de charité de la ville.

    Après ROME, direction FLORENCE. Les saveurs de la Toscane, me chatouillent déjà  deux organes: le goût et l'odorat.

 

 

 

 

 

 

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 9

Jour 04 : FLORENCE (1ère partie).

 

    Orvieto, une ville perchée entre ciel et terre .

    Après environ une heure de route à contempler un paysage qui n'en fini plus de nous charmer, pendant que le soleil un peu timide, joue à cache-cache, notre autocar cet fois, nous laisse près de la gare, à quelques pas de l'entrée officielle du site historique. Pris en charge par notre guide Myrianne, elle nous plonge aussitôt dans le Moyen Âge. Devant nous, à 350 mètres d'altitude, un imposant rocher, d'un brun jaunâtre, composé de tuf volcanique est planté là, depuis le début du Xe siècle. Il s'agit de la commune ORVIETO (Cita Narrante) qui s'illumi-ne chaque nuit, à 100 kilomètre de Rome, ville éternelle.

   Oups! Fort heureusement, l'ascension de cette colline abrupte et escarpée, se fera en funiculaire sur rails, situé près de la gare. La cabine peut loger au moins une trentaine de visiteurs. Semblable à une fusée, le groupe émerveillé par un paysage grandissant, arrive au sommet, sans effort, en retenant son souffle. Les portes de la navette s'ouvrent, et nous sommes tous immédiatement parachutés dans un film de science fiction. Un léger brouillard se dissipe. Pas de voitures, pas de calèches, pas d'animaux, pas de pigeons, pas de poteaux électriques en vue. Le petit village, comptant seulement 7,000 habitants, ayant gardé tout son caractère moyenâgeux, semble se réveiller sous nos pas.

   Tout de suite, la cultivée Myrianne, fière de son patelin historique, nous conduit à gauche, sur un cap élevé, dont les remparts nous confirment que nous som-mes précisément dans une forteresse à tout épreuve. C'est une vue extraordi-naire dont l'espace n'a pas de frontière. En temps clair, à l'époque médiévale, les sentinelles postées en permanence, pouvaient percevoir tout mouvement à 360 degrés. Au-dessus d'un fond de vallée, stratégiquement, c'était idéal pour voir arriver, soit des chevaliers en mission, faisant briller au soleil, leurs armures et casques de combats, astiqués avant le départ, ou encore, très souvent, intercep-ter les bandits et les méchants ennemis.

   Cela dit, c'est en marchant sur la rue principale que nous y découvrirons tous ses richesses cimentées dans le temps. ORVIETO, charmante agglomération, se distingue en raison de son architecture exquise, son histoire, sa culture et sa vallée verdoyante surplombant les plages de cyprès. Ces conifères, parfois plan-tés en haies comme coupe-vent dans toute la région, semblent encore à mon avis, au garde à vous avec leur taille élancée. Le soir, se profilant devant le cou-cher du soleil, on dirait des personnages alignés, telle une chorale, imitant mys- térieusement les silences de la nuit.

   Notre parcours se poursuit donc sur l'artère principal de la commune. Le pavé est couvert de pierres façonnées avec simplicité, ou encore, de briques rustiques et blindées contre les empreintes laissées par les pas des touristes. Lors de pluies torrentielles, encore aujourd'hui, il faut être prudent, sinon, vous risquez de glisser et d'exécuter une révolution digne du Cirque du Soleil. Prudence obli-ge, la pierre n'étant pas un matériaux spongieux. Et dire, que j'ai vu à deux repri-ses, des personnes chaussées de sandales de plage. Je fus même inquiet d'une jeune fille imprudente, qui, à la fin de la journée, avait les deux pieds enflés com-me des pattes d'éléphant. Revenons à nos moutons.

   La rue principale est étroite, bordée d'abord, de maisons ancestrales, solides et restaurées, respectant le patrimoine historique. Puis, tenant pignon sur rue, de jolies petites boutiques, épiceries, quelques crèmeries, boulangeries, pâtisseries dont l'odeur aiguise finement votre gourmandise. Pour accéder aux étages supé-rieures, les maisons ou immeubles, s'embrassant l'un à l'autre, se faufile un petit escalier, juste assez large pour faire circuler un individu. Si on avait un malade, un mourant, un meuble, un poids à déplacer, les occupants utilisaient, à l'exté-rieur du bâtiment, une poulie fixée solidement au-dessus d'une large fenêtre. Une corde, à toute épreuve, complétait l'installation. Ce procédé ou invention de la poulie date de 870 avant notre ère. Encore aujourd'hui, on utilise ce dispositif mécanique élémentaire, sinon, on fait appel à une grue hydraulique, machinerie plus moderne, mais aussi, opération beaucoup plus coûteuse. 

    Quelques pas plus loin, à votre droite, une petite ruelle tranquille attire votre attention. Elle a été baptisée Michelangeli. Étroite et accueillante avec ses jolies boutiques et ateliers d'artisans, c'est un passage incontournable. Je lui donnerais aussi le nom de « CORRID'ART » car son installation artistique, est composée exclusivement de sculptures de bois, grandeur nature. Rappelons, que durant l'Antiquité, l'ORVIETO fut un centre majeur de production de meules rotatives, façonnées dans une roche volcanique à macro-cristaux et destinées aux mou-lins.

    Une petite pose-resto, me permet de lire sur le menu, les spécialités gastrono-miques : la truffe noire, le fenouil sauvage, les céréales, les pigeons. sans oublier les lentilles. Ajoutez du vin d'Ombrie, et vous avec un repas presque divin. A votre santé.

    Nous arrivons sur la place principale, la Plazza delle Republica. Aussi, siège à cet endroit, l'Hôtel de Ville. Tout près, à 44 mètres de hauteur, se profile la Tour du Maure. Au sommet, presque la tête dans les nuages, on a une vue panoramique de toute la région, distinguant des oliviers d'un vert grisâtre, des pelouses d'un vert tendre et des cyprès plus foncés, alignés ou regroupés.

    Comparée à la cathédrale de Milan, nous voilà maintenant, devant une struc-ture la plus emblématique d' Orviéto. la cathédrale du Duomo. On ne se gêne pas pour dire, que cette cathédrale construite début 1290, a, la plus belle façade gothique d'Italie. Ce monument, dédié à l'Assomption de la Vierge Marie, est divi-sée par quatre piliers, très coloré, principalement à cause de ses remarquables vitraux, ses admirables sculptures et ses mosaiques à pâtes de verre, vivantes de personnages, en position de béatitude. Centrée, la grandiose rosace est en-tourée de 52 têtes sculptées représentant les 52 semaines de l'année. A l'inté-rieur, l'attrait principal est la chapelle de San Brizio avec ses fresques diverses de Fra Angelico, de Benozzo Gozzoli (1447-1449) et de Luca Signorelli (1500). Les thèmes touchent l'univers de l'Apocalypse et du Jugement dernier : La Fin du Monde – Les Damnés – Le Paradis -

   Les Élus – l'Enfer. Tout ça, nous donne une idée, qu'à cette période médiévale, les images représentées par les artistes, devaient laisser un message percutant, non seulement de la beauté de l'Art, mais bien souvent, en discerner le bien du mal, pour le salut de ton âme.

   Derrière la cathédrale, se trouve la Place du Capitaine du peuple, quelques mu-sées et des palais médiévaux, connus sous le nom de Palazzi Papali. Les guerres de religion, mettant le Vatican dans l'eau trouble, obligèrent les États pontificaux à se réfugier à la forteresse d'Orvieto, et ainsi, assurer la sécu- rité du pape, en exil.

   Une cité secrete émerge

   En observant la falaise d'Orvieto, sur le côté, apparaissent d'étranges ouvertu-res. Ce sont les entrées qui nous mènent dans une autre ville, mais souterraine. Une véritable gruyère, formée au cours des millénaires, 900 ans avant notre ère par les Étrusques évidement. Un réseau de mille grottes, de tunnels et de puits, se déploient dans le sous-sol d'Orvieto. En cas de siège, afin d'assurer l'approvi-sionnement en eau, un escalier très ingénieux, en double spirales, permettait à des mules de descendre dans les puits en sens unique. L'impossible, devenait possible. Exemple :Pour atteindre la nappe aquifère souterraine, le puits de Saint-Patrice, atteint une profondeur de 53,15 mètres X 13 mètres de largeur, vraiment un exploit d'ingénierie. 248 marches et 70 fenêtres assurent l'éclairage.

   Enfin, l'économie de la commune, se concentre maintenant à la production d'un vin blanc, ainsi qu'à la culture des oliviers, pour en extraire de l'huile et la distri- buer sur le marché international.

   Prochaine destination : « La Toscane »

 

 

 

 

      VOYAGE en ITALIE

     Chapitre 10

     Jour 05 : SIENNE (2ème partie)

 

    Se laisser charmer par la somptueuse ville de SIENNE

    Dans l'une des dix régions de la Toscane, la ville de Sienne a été, au moyen âge, souvent boudée, même dénigrée par les Florentins qui cultivaient une certaine jalousie et qui ne voulaient surtout pas être surpassée dans le domaine de l'art. L'une des plus belles ville du monde, Sienne, havre de paix, restera toujours à mes yeux, imposante, rustique et accueillante. Située à seulement 70 kilomètres de Florence, il est agréable et reposant de visiter Sienne. Que cela ne tienne! Nul besoin de jouer des coudes, comme à Rome, pour prendre le temps de découvrir, dans ses musées, dans ses monuments, ses monastères, ses églises, son histoi-re et de s'imaginer les batailles, les conquêtes, les soulèvements, les événe-ments royaux ou papaux. Au V siècle, Sienne devient, siège épiscopal. Les cou-leurs de la ville seront le noir et le blanc.

    Au premier contact de Sienne, ce qui saute aux yeux, c'est la proximité des principaux lieux d'intérêts. Ces glorieux édifices historiques sont tous proches l'un de l'autre, donc, on évite de longues marches, qui souvent, grugent le temps sur notre itinéraire.

    Accompagné de notre guide, nous prenons l'artère principale, au centre histo- rique de Sienne. Oups! On tombe nez à nez avec la Plazza del Campo, qui se différencie par sa forme incurvée et son inclinai- son en forme d'amphithéâtre.   Il s'agit de l'endroit même ou se déroule, deux fois par an, le PALIO de SIENNE – une célèbre course effrénée et brutale de chevaux, qui réunie en compétition, des concur- rents des différents quartiers de la ville. Les participants doivent défendre avec fierté, les couleurs de leur étendard respectif. Ce n'est pas un af-frontement, face à face, mais une course qui exige trois tours complets, le plus rapidement possible, autour de la place publique. Le jockey, s'il tombe de sa monture, ça n'a pas d'importance, à condition que son cheval finisse l'épreuve. C'est une coutume millénaire que l'on respecte, afin de rendre hommage particulièrement à la race chevaline, qui était le moyen de trans port essentiel au moyen âge, et surtout pratique pour les grandes batailles. A travers l'Italie, les artistes ont su les immortaliser dans leurs œuvres, soient dans des fontaines publiques et sculptures monumentales, faisant éclater toute leur force, leur bra-voure et leur fidélité. Le Palio est toujours un événement qui attirent des milliers de spectateurs et tous les hôtels de Sienne, affichent complet.

    Bref, La Plazza del Campo de Sienne, offre aux visiteurs, un calendrier annuel d'activités culturelles et sportives des plus intéressantes et représentatives de ce charmant coin de la Toscane.

    Le pourtour de cette grande place historique est entouré d'une quinzaine de palais moyenâgeux. Grâce à des levées de fonds privés et publics, la municipalité de Sienne, a su courageusement sauver le patrimoine, en restaurant ses vieux édifices, blessés par les guerres ancestrales, et leur donner une nouvelle voca-tion plus moderne: musées, centre culturel et administratif, bibliothèque, etc.

    L'Université de Sienne, une fourmilière humaine .

   Mondialement connue, l'Université de Sienne est l'une des plus anciennes uni-versités publiques en Italie. A sa fondation en 1240, l'on comptait 18,000 étu-diants, chiffre représentant la moitié de la population à l'époque. Ceux qui héber- geaient les étudiants, devaient débourser une taxe spéciale que l'on remettait à l'Université, pour payer les enseignants. Encore aujourd'hui, avec plus de 20,000 étudiants (local et étrangers) inscrits aux facultés de médecine, de droit, de science, de lettres, des arts, etc. l'Université de Sienne est considérée comme un bassin de riches floraisons culturelles, dans le domaine des langues et de la littérature ancienne.

   La Cathédrale de Sienne, un bijoux monumental .

   De style gothique et dominant la ville au sommet d'une colline, l'incroyable beauté et magnifique Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, vous en met plein la vue. Sa façade, réalisée entre 1284 et 1299, d'après les dessins de Giovanni Pisano, vous fascine avec son marbre polychrome blanc, vert et rosé.      Au-dessus de l'impressionnante porte centrale moulée en bronze, représen-tant la Glorification de Marie, figurent trois portails avec leurs tympans, soute-nus par des colonnes finement sculptées de motifs végétaux et accompagnés   de statues : Prophètes – Patriarches et Philosophes. Plus haut encore, un grand vitrail illustrant « La Cène », qu'il vaut mieux voir de l'intérieur, pour en apprécier toute l'oeuvre et ses couleurs, à contre-jour.

   Poussé par le temps, nous entrons aussitôt dans cette enceinte paradisiaque, car l'Art nous convie à un festin culturel sans précédent. Dès les premiers ins- tants, on est ébahi par le faste à l'intérieur. C'est un déploiement de magnificen- ce. Mes yeux se perdent dans la profusion des détails ornementaux. Les piliers, de même que les murs reprennent l'alternance de marbre blanc et de serpentine de Figline di Prato. J'ai la tête comme une girouette et mon cerveau scanne le décor dans toutes les directions : la coupole, construite sur une base hexagona-le entre 1225 et 1270; la nef, occupant une surface de 89,40 mètres de long, ca-ractérisée par des piliers formés de bandes alternatives de marbre blanc et vert foncé; la Chaire, de l'artiste Nicola Pisano, raconte des épisodes bibliques par des sculptures et des bas-reliefs; le Maître-Autel, aux matériaux de bronze et de marbre sélectionné, est bordé par des anges de Beccafumi; le vitrail du choeur, datant de 1288, rassemblent les Évangélistes, les Saints Patrons de Sienne, la Mort et le Couronnement de la Vierge.

   Le pavement de la cathédrale, enfin dévoilé.

   Après des années dans l'ombre, voici que les 59 marqueteries de marbre, exé-cutées par 40 artistes, sont exposées au grand public, pour une durée de temps indéterminé. Il va sans dire, que chaque pouce carré est sacré, aux yeux des his-toriens. D'ailleurs, certaines zones, à cause d'une fragilité apparente et pour évi-ter une détérioration, sont encore recouvertes de panneaux, ce qui oblige le visi-teur à suivre un parcours spécifique. On marche pas sur des nuages, mais au-delà, car, contrairement aux peintures du plafond de la Chapelle Sixtine, nous somme en contact direct avec des personnages bibliques et des sibylles, gran-deur nature. Pour un amateur d'art, c'est aussi, non seulement un exercice intel-lectuel, mais aussi physique. On marche longuement pour découvrir l'art de la mosaique, puis on jette un coup d'oeil sur les peintures aux murs, et enfin, on lève la tête, pour admirer d'abord sur des arches, 171 bustes en stuc des diffé-rents papes et cheminer du regard à la fin, vers les différents plafonds, nous ra- contant la vie de ceux et celles qui ont marqués l'histoire, liés à l'antiquité bibli-que et classique.

    Il y a tellement encore à voir et à dire, je vous propose une pose.

    Au prochain chapitre, nous compléterons notre savoureuse journée à la bi-bliothèque de Sienne, pour nous diriger par la suite, vers le sud. En après-midi, nous avons rendez-vous avec un authentique vignoble, pour une dégustation de vins et de fromages. Une excellente occasion de goûter aux plaisirs et saveurs légendaires d'Italie, qui honorent particulièrement la région de Toscane.

   Ivresse oblige. Je vous y attends.

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 11

Jour 05 : SIENNE (3ème partie)

 

        La Bibliothèque du Cardinal Piccolomini (1492 à 1502).

        La meilleur façon de tourner une page historique, pour moi, c'est de visiter la bibliothèque du Cardinal Piccolomini, futur Pape Pie 111. Contraste évident avec la fameuse et grande bibliothèque d'Alexandrie en Égypte, que j'ai eu le bonheur de visiter l'an passé.

       En effet, située discrètement dans l'enceinte de la Cathédrale de Sienne, c'est un autre joyau artisti- que et architectural qui vous invite à la contemplation. L'expression « C'est un travail de moine »  est tout à fait juste, lorsqu'on regar-de de près ces documents reliés solidement, dans lesquels des textes calligra-phiques, ornés de dessins et d'illustrations, nous amènent dans un univers de poésie, de cantiques et de psaumes liturgiques.

      A l'origine, pour les lettres manuscrites, les moines moyenâgeux, dans un silence divin, utilisaient des plumes d'oiseaux (oie) trempées dans de l'encre (noir ou couleur). Très souvent ces religieux pieux et sélectionnés pour leur talent, en faisaient une carrière à vie. J'ajouterais, que grâce à leur patience, à une passion innée et à leur dextérité, le travail était couronné de pages artisti-ques sublimes, permettant souvent à certains lecteurs, d'atteindre un niveau spirituel élevé.

     Oups! Ici, je me permet un petit moment d'illumination. Je ferme les yeux. Près d'un pupitre, sur lequel repose un grand livre, se tiennent debout, deux anges sculptés qui s'animent en même temps qu'un chandelier s'allume. Je suis vêtu comme un vieux moine prédicateur à la retraite. Soudain, une fumée d'encens envahit la pièce. Un troisième ange apparaît, lévitant dans l'espace au-dessus de ma tête en mode d'admiration. De ses doigts, l'ange, scintillant somme un cristal, caresse une lyre et une douce musique brise le silence monastique. Voilà que le trio des anges me sourie en choeur m'invitant à les rejoindre près du pupitre. L'un, avec ses battements d'ailes, ouvre le précieux manuscrit. Une lu-mière presque aveuglante jaillit. J'y vois mon nom en relief gravé d'or. Tout au-tour, des jolis dessins floraux exécutés divinement, cachent la nudité des sibyl-les qui dansent et me transmettant un super message d' AMOUR, de ceux et celles qui sont disparus corporellement dans ma vie.

    Je suis aux anges. Je suis au paradis. Je vis la Renaissance.

    Oups! Une main déposée sur mon épaule droite, me ramène subito presto sur terre. Je sors de ma rêverie et j'ouvre les yeux, encore ébahi. C'est le gardien du musée. Il me signale calmement qu'on ne touche pas, et de retirer mes mains baladeuses sur les fesses d'une sculpture de marbre, exposée juste à côté d'un pupitre. En effet, l'oeuvre empreinte d'érotisme et à la merci de mes attouche-ments puérils, était nul autre qu'une version  ''Les Trois Grâces''  (Grèce). Me faisant face, d'une beauté opulente, ce sont trois déesses, filles de Zeus, dans une scène théâtrale, incarnant la joie, le charme et la beauté.

     Mais, les points forts de la visite, se sont les fresques de Pinturicchio. Les murs sont divisés en 10 scènes, concentrées surtout sur la vie du Pape Pie 11, soulignant son travail auprès de l'Empereur et de son succès auprès de l'Église. L'ensemble de la voûte rectangulaire est décorée finement avec des détailles fouillés et colorés. J'ai l'impression, d'être en face d'une collection de timbres géants. C'est vraiment impressionnant. Par contre, peu de visages féminins, parmi tous ses distingués personnages, installés dans des décors fabuleux de Sienne au XV siècle.

    Le complexe muséal Santa Maria della Scala

    Face à la cathédrale, sur quatre étages, le complexe muséal Santa Maria della Scala, est l'ensemble des musées de Sienne, installés maintenant dans un ancien hôpital, (l'un des plus vieux d'Europe), Au temps du Moyen Âge, ce centre hospitalier, dirigé d'abord par les chanoines de la Cathédrale de Sienne, puis, confié à une congrégation religieuse, a eu comme mandat, d'être au service des pèlerins, des pauvres, des orphelins ou enfants abandonnés.

     L'hôpital, avec sa grande infirmerie, joua un rôle très important, lors de la méchante peste noire (1347 à 1441). Ce fut l'endroit principal de la ville de Sienne, qui a accueilli des milliers de malades arrivant de partout à travers la région de la Toscane. Vous vous imaginez, dans quelles conditions que le per-sonnel médical et hospitalier devait travailler : l'hygiène déficiente, équipement de chirurgie non stérilisé, promiscuité des malades contagieux, et j'en passe. Plus de la moitié de la population (50,000) n'a pu survivre à cette épidémie, in-terprétée comme un fléau de Dieu. Un constat qui vous donne la chaire de poule.

     Bref, la création des hôpitaux, fut un baume salutaire pour les blessés de guerre, les infirmes et les démunis qui erraient partout dans les rues. Dieu sait, qu'ils étaient légion.

    Après ces temps sombres sur la ville de Sienne, lors des dernières restaura-tions des vieux édifices, la lumière fuse pour faire ressusciter le passé. En effet, les artisans ouvriers spécialisés, nettoyant les murs et les plafonds de la grande salle d'infirmerie, voilà que de magnifiques fresques font apparition, au bonheur des archéologues et muséologues.

    Tiens! Vous me suivez toujours, chers lecteurs, lectrices.. Si on s'arrêtait un instant. Je vous offre une pâtisserie exquise. Ici, à Sienne, et dans tout l'Italie vous avez l'embarras du choix : cannelle, cho- colat, vanille ou marguerite. Le même péché délicieux, s'offre également en crème glacée.

   De retour sur la place publique, il y a un monument dont la construction a duré 10 ans et qu'on ne peut pas manquer. C'est La Torre del Monglia de Sienne. Sa hauteur de 102 mètres, vous donne le vertige, et elle constitue une des plus hautes de l'Italie médiévale.Une cage d'escalier, très étroite compte environ 400 marches. Ce qui signifie, qu'une personne en forme, va monté au sommet en trente minutes, tandis que moi, c'est pas à conseiller avec mes deux pontages, ça me prendrait au moins 1h45 minutes à 2h00. Mes 78 ans, y sont pour quelque chose, n'est-ce pas! La partie supérieure de la tour est en roches calcaires et elle abrite une cloche qui pèse 6,760 kg. Plus bas, en 1366, une horloge a été ajoutée. On y retrouve aussi, au pied même de la tour de brique, la loggia en marbre con-sacrée à la Sainte-Vierge.

     Prochain chapitre, ce sera la fin de notre séjour dans la ville Sienne. Pas très loin, en après-midi, nous rendrons visite à un producteur de vins (rouge – blanc).

    J'ai déjà l'eau à la bouche. Au plaisir de vous y accompagner.

 

 

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 12

Jour 04 : Sienne (4ème partie)

 

     Palazzo Vecchio ou, Le Vieux Palais.

    A deux pas de la Tour de Sienne, un des plus beaux bâtiments est le Palazzo Vacchio. Autrefois, ce fut le chef-lieu de la Toscane et symbole de la puissance de Florence. En effet, ce palais forteresse, en forme de parallélépipède, situé sur la Plazza della Signora (palais de la Seigneurie) a été le siège du gouvernement de la République Florentine.

    Aujourd'hui, c'est la fierté de toute une région, puisqu'il est devenu l'Hôtel de Ville de Sienne.

    Juste en face du bâtiment, on est accueillit sur la place, par des sculptures impressionnantes, plus que grandeur nature, d'abord, par une réplique du David de Michel-Ange (à gauche), ensuite, de Hercule et Cacus (à droite) de l'artiste Baccio Bandinelli. Moulées par des artisans, malgré leur entière nudité, ses œuvres ne semblent aucunement gênées devant tant de regards touristiques. Jusqu'à maintenant, même les changements climatiques ne semblent les cha-touiller ou, les ébranler de la tête aux pieds. La force de l'Art résiste, à travers les temps.

  En levant le regard, un dernier coup d'oeil en haut de l'édifice, nous apercevons en dessous des arcs de la coursive, une série de blasons peints au début du 1353 siècle.Très souvent, le lys et le lion étaient des emblèmes qui identi-fiaient soit la ville, un duché, une religion, une armée, une dynastie, etc. Aussi, j'ajoutais aux dessins, une sélection de couleurs et des motifs symétriques ou asymétriques, inspirés de la faune et de la flore. Ces étendards, drapeaux, ban-deroles avaient pour objectif, d'identifier clairement tous les participants aux cérémonies religieuses, au sacre d'un roi ou empereur, aux tournois de cheva- liers, créant ainsi un décor fabuleux et invitant la population à la fête.

   A cette époque, les ballons multicolores (ballounes) étaient plutôt rares, sinon inexistants dans le paysage moyenâgeux. Dommage, avec mon talent de sculp-teur de ballons, j'aurais beaucoup aimé offrir mes services d'amuseur publique, auprès du roi, de sa cour toute entière et à ses fidèles sujets. Étant, à l'occasion, le fou de sa majesté, il y aurait eu peut-être moins de guerres. Noblesse oblige!

    En passant, je vous souffle une petite confidence. Pourriez-vous figurer, le nombre de ballons que j'ai gonflés pendant toute ma carrière professionnelle, avec mon personnage-clown, Ti-Guy Doux?

    Si je calcule rapidement, j'ai maintenant 78 ans, passé près de 50 ans dans le monde de la scène artistique : Expositions Agricoles Festival International du Jazz de Montréal Festivals de Montgolfières Cirques Fêtes de la St-Jean-Baptiste Rassemblements et fêtes d'enfants, etc. D'après la compila-tion de tous mes contrats, conservés dans mes archives personnelles, un total d'en- viron 75,000 à 100,000 ballons sculptures. On peut dire, que j'ai été, plus que la moitié de ma vie ''su'balloune''. Si ça peut vous rassurer, la seule balloune que je n'ai pas soufflé c'est celle à des barrages policiers. Maintenant, retour-nons à l'essentiel de notre visite.

   L'ensemble du Vieux Palais, me paraît un peu massif, mais grâce à ses façades qui sont percées de baies géminées, cela a pour effet d'atténuer l'aspect sévère ou austère, comme presque tous les monu- ments moyenâgeux. J'ajouterais même, du haut de l'édifice, l'architecture ressemble à des motifs déco ratifs, reproduites dans les jolies bandes de dentelles.

   La Fortezza Medicia, symbole de la conquête florentine de Sienne.

   Construite en 1561 et 1563, pour empêcher les révoltes par les Siennois, c'est un grandiose quadri- latère en briques, occupant avec ses remparts de 270 mètres de long x 200 mètres de large, renforcés aux quatre coins par des bastions pen-tagonaux. Cette structure militaire imposante et efficace, lors des nombreuses attaques de l'ennemi, affirme encore une fois, la domination des florentins.

   Aujourd'hui, on se réjouit, c'est un parc public avec un petit théâtre en plein air et on peut marcher sur les remparts, avoir une vue magnifique sur Sienne et les collines qui entourent la ville.  Enfin, si le temps vous le permet, à l'intérieur, au sous-sol, on peut déguster et apprécier une collections de vins italiens les plus célèbres DOCG DOC et IGT (1500 produits). A votre santé! 

  Avant que le vin m'enivre, dirigeons-nous vers les villages de Montalcino et Montepulciano, pour rencontrer un authentique vignoble, Mario Ciacci, qui de ses 88 ans, nous prouve qu'une entreprise familliale, productrice de vins de qualité, peut faire sa marque pendant des générations.

   Notre sommes début de l'après-midi. Notre parcours en autocar à travers des montagnes, nous révèle que le cœur de la Toscane est une grande région de pures délices, avec ses plaines, ses collines, et ses vallées ondulantes, faisant éclater au grand jour, un décor digne des belles et grandes productions holly- woodiennes. Couleurs, odeurs et splendeur, trois mots cachés dans le paysage, qui résument bien les ''Saveurs d'Italie''. Tout de suite, on se sent en sécurité d'apercevoir sur notre trajet, des majestueux cyprès qui se tiennent debout, droit comme des gardiens de la nature. Ils sont là, à se renouveler depuis des siècles, silencieusement regroupés ou pas, faisons corps avec les champs de blé d'inde, les grandes terres ancestrales de vignobles et de plantations d'oli-viers. Ajouter à cela, les nombreuses cheminées, (le cou étiré comme des gira-fes) pour expi-rer: les odeurs de ragoût de pattes de cochon, de gigots d'agneaux sous poudrés de fines herbes, d'un bouilli aux légumes fraîchement cueillis du jardin, de pains gonflés de chaleur, de la cuisson de poissons, de calmars nageant dans l'huile d'olive vierge, de marinades variées, et que dire, des desserts à vous faire pécher de gourmandise pour vous précipiter inconsciemment en enfer gastronomique.

    J'imagine, la satisfaction et le plaisir des artistes comme Albrech Durer (XVsiècle), Claude Monet, ou encore, Vincent van Gogh, à peintre des aquarel-les et gouaches sous un ciel pur et bleu, ses maisons de pierres rustiques et historiques, aux toits de tuiles en terre cuite (orange - rouge), entourées de jardins, de roses, de lys, de tournesols. Enfin, les images de piété et de sainteté font place aux paysages.

    La Toscane c'est un coin de pays au mille soleils, dans lequel horticulteurs et paysans nous livrent leur passion, leur courage, leur amour pour les produits du terroir traditionnels.

    Et si on se mettait à table!  Tout cet univers, dont je fais le tableau précédemment, je l'ai toute de suite redécouvert, dans les yeux de notre hôte vignoble Mario Ciacci, entouré de quelques membres de sa famille, appelés en renfort pour nous recevoir sur son grand domaine. Cet authentique Mario, avec ses 88 ans fermentés d'humour, est comme son bon vin qui vieillit avec noblesse tout en gardant ses qualités naturelles. D'une stature solide, agile dans sa mobilité, il se déplace intelligemment comme un lièvre à travers ses instal-lations pour nous faire découvrir l'organisation générale d'une plantation de vignes, la cueillette du raisin, brassé dans de grandes cuves stérilisées pour en extraire le meilleur jus, puis c'est la mise en bouteilles (20,000 milles par année). Nous sommes donc, vingt-deux visiteurs hypnotisés à écouter et à admirer ce gentil Mario. Il est définitivement à l'image de cette ancienne tradition vinicole, transmise d'une génération à l'autre.

    Assez parlé! C'est à boire qu'il nous faut! Mario, saisit une petite cloche pour alerter son personnel que nous allons envahir le réfectoire, décorée chaude-ment avec des objets rustiques et de magnifiques photographies illustrant la vie familiale à la campagne. Autour d'une belle table dressée, nous sommes pas un groupe de moines qui doivent observer le silence. Pas du tout. Le ton est donné. On se place, on se déplace. Moi, comme un patriarche, je trône au bout de la table. Après une remise à l'ordre, une guide Italienne, amie de la famille, nous traduit en français les sages paroles de Mario. Ce sont de précieux con-seils pertinents qui nous aident à mieux déguster chacun des trois vins et fro-mages, qui nous est offert avant le repas principal, composé de savoureuses charcuteries locales. Le ventre plein, tous, applaudissons le personnel et Mario pour leur hospitalité légendaire.

    Quelques-uns, en profitent pour faire l'achat de bouteilles (cadeaux-souvenirs) car nous sommes dans la zone (Sienne-Florence), la plus connue des amateurs de vins. Rien d'étonnant à cela, puisque c'est le berceau du Chianti Classio -D.O.C.G.

    Regagnant notre hôtel, la nuit est tombée. Avant de m'endormir, une très belle chanson de Jacques Brel me trottine dans la tête : « Ami, remplis mon verre ». Je me noie dans le bonheur.

 

    Demain, jour 06 – Florence.

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 13

Jour 06 : FLORENCE (1ère partie).

 

      En direction vers Florence , sur les chemins de Charlemagne et des papes.

     Nous sommes vendredi, 4 octobre. Après notre petite virée d'hier soir, bien arrosée autour d'une bonne table, ma nuit n'a pas été trop perturbée par des maux d'estomac ou des reflux, qui ont tendance à apparaître, en prenant des repas passés mon heure habituelle. De ce côté là, jusqu'à maintenant, c'est le calme total. Les menus sont variés et la bouffe est excellente, entre autre, les petits déjeuners qui vous installent sur le bon pied pour la journée. Ce premier repas de la journée est essentiel pour affronter des parcours de marche, cou-vrant chaque jour en moyenne de six à huit kilomètres.

    Donc, accompagnés d'un guide, nous traversons des monts et des plaines avec notre autocar toujours dans le magnifique paysage de la Toscane, en direc-tion de Florence. Citadin de grandes villes, encore une fois, il me semble que je me réconcilie avec la nature. Le guide nous informe, que nous sommes sur les mêmes chemins que l'empereur Charlemagne (742-814) et les papes ont em-pruntés lors de leurs nombreuses croisades et conquêtes. Peu de tremblements de terre dans cette zone défrichée aux tapis verts. Plusieurs monuments sont encore conservés malgré la 2ème guerre mondiale.

     L'harmonie, la sérénité et une vie animale y règne paisiblement : chevaux, chèvres, vaches, porcs, moutons, sangliers, et des oiseaux exotiques en forma-tion, chantent en choeur les beautés de la nature, pas trop massacrée encore, par l'homme. D'ailleurs, j'ai constaté que déjà, quelques fermes et maisons utili-sent l'énergie solaire. Au zénith, le soleil les transforme en des cristaux brillants dominant le décor si fragile, avec les changements climatiques.

     Un véritable défit architectual, la Cathédrale Santa Maria delle Flore .

     Joyau du X11 siècle de la Toscane et située sur la Plazza del Duomo de Floren-ce, l'histoire nous informe, que c'est vers la moitié du X1V siècle que les floren-tins affaiblissent le style gothique en y mêlant le style romain. Au 15 siècle, Flo-rence devient donc le berceau de la Renaissance. C'est à cette époque que les plus grands noms des arts et des sciences se sont illustrés : Léonard de Vinci, Michel-Ange, Donatello, Raphael, ou encore, Filippé Brunelleshi, à qui revient l'honneur d'avoir posé les bases du style Renaissance. Il est à l'origine du monu-ment le plus célèbre, le plus mystérieux aussi, le dôme de la Cathédrale Santa delle Flore, un véritable défi architectural qui demanda seize  ans de travail et plus de sept tonnes de matériaux.

     Oups! Sous la gouverne du maire Jean Drapeau, ça me fait penser au chantier des installations des Jeux Olympiques d'été de Montréal, en 1976. J'avais un beau-frère qui était opérateur de grues et il avait reçu l'ordre du syndicat, ainsi qu'aux autres travailleurs, de lever qu'un seul bloc de béton par jour (2 tonnes), servant à l'élévation du stade. Ce conflit de travail au ralenti, avait eux des con- séquences désastreuses sur l'échéancier pour la date d'ouverture des Jeux. 

    L'oeuvre de l'architecte français Roger Taillibert, fut en partie inachevée. Faute de temps, la tour s'arrêta à 72 mètres. En 2019, la tour atteint 165 mètres et avec son angle de 45 degrés, elle est la plus haute tour inclinée au monde.       

   Retour dans le temps moyenâgeux.

   La construction de la Cathédrale de Florence a duré 170 ans. Les débuts sont difficiles comme si la Cathédrale était frappée par la malédiction. Le premier ar-chitecte meurt, puis, une épidémie de peste noire interrompt les travaux. C'est le plus grand chantier du 14ème et 15 siècle. La nef est incroyable et extraordinaire mais, c'est vraiment la coupole, haute de 115 mètres (463 marches), 45 mètres de diamètre, qui va marquer les esprits et l'histoire. Sous cette coupole, on peut admirer de superbes mosaiques représentant des choeurs angéliques et le Christ dominant l'oeuvre. Ajouter à cela, les monumentales portes en bronze doré, dont les reliefs font ressortir l'illustre vie de Saint-Jean Baptiste et ses vertus théologiques qu'il pratiquait : la foi, l'espérance et la charité. C'est tout à fait l'état d'esprit, dans lequel les religieux et religieuses, nous enseignaient dans les années 50, au Québec. 

     La Cathédrale Santa Maria delle Flore, pouvant accueillir 30,000 fidèles, est l'un des plus beaux chefs d'oeuvres de l'art gothique et de la Renaissance. Préci-sons aussi, que le Baptistère St-Jean est le fruit d'une succession millénaire de différentes phases de construction, de modifications et de restaurations. C'est maintenant le siège épiscopal de l'archidiocèse de la ville de Florence.

    Passons maintenant à la Galerie des Offices .

    Ouvert au public depuis 1765, le Musée des Offices, près du grand fleuve l'Arno peut se venter de posséder l'une des plus belles collections du monde de pein-tres italiens, ainsi que des œuvres de tous les grands maîtres européens. Divisé en plusieurs chambres, le musée nous offre, sur un plateau d'ART, les œuvres des plus grands maîtres, du plus sombre au plus illuminé : Durer, Goya, Michel-Ange, Raphael, Titien, Rembrandt, Botticelli, Rubens, Velasquez, Le Gréco, Boucher, Le Brun, Chardin, Van Dyck, etc. C'est donc, dans l'ordre chronologique, que nous découvrons les écoles et les styles particuliers qui ont marqués l'Histoire de l'Art. Les plafonds sont décorés de fresques "grotesques". On croit reconnaître, dans les motifs et la composition, une allusion mythologi-que ou, une représentation allégorique. Mais, il est difficile de donner un sens à l'ensemble. Les « grotesques » marquent le refus de la narration, de la composi- tion, le triomphe du chaos, de l'imagination incontrôlable et de la sensualité. Bref, les artistes mettent au point un nouveau style de décoration, imitant les dessins et fresques découverts sur des parois ou les murs de grottes anciennes.

    Le Pont Vecchio et le fleuve Arno

    A l'origine, on remonte jusqu'à l'Empire Romain (X1V siècle). C'est un endroit stratégique puisqu'il traverse le fleuve Arno à son point le plus étroit. Au Moyen Âge, le célèbre pont couvert abritait des échoppes de bouchers. Gêné par les odeurs, le duc Ferdinand 1er, les remplaça, au XV1 siècle, par des orfèvres. En 1333, détruit et emporté par la crue des eaux (deux à trois mètres), le pont est reconstruit en pierres, en 1345. Pour éviter d'autres inondations et contenir l'Arno, des quais maçonnés seront construits. La structure sera soutenu par trois arcs principaux (30m et 27m) Aussi, pratique et original, le pont est à la fois, rue pour piétons et des galeries marchandes en permanence y tiennent commerce.

    Pour maximiser la sécurité de tous, un contrôle du niveau des eaux est entiè-rement informatisé, ce qui permet de prévoir la crue, causée par de fortes pluies et marées, sept à douze heures à l'avance. Malgré toutes ses précautions, Flo-rence n'est pas au bouts de ses peines pour protéger son patrimoine. En novem-bre 1966, un bon matin, les florentins se sont réveillés d'urgence. De la boue partout. Même la Bibliothèque est envahie. L'ampleur des inondations (2 à 3 mètres) était si importante qu'on a dû décréter l'état d'urgence. Puis, au prin-temps 1993, coup de théâtre! La Galerie des Offices est touchée par un attentat à la bombe, causant des dommages inestimables. Complétant ce chapitre, avec une autre nouvelle inquiétante. Cette fois, nous somme en novembre 2019. La Presse mondiale couvre l'événement. Ily a eu encore de fortes inondations et le fleuve Arno s'est déversé couvrant une partie de la ville de deux à trois mètres. Les commerçants logeant au premier palier sont dévastés, plusieurs même fermeront leurs boutiques définitivement.

   Malgré tout, Florence demeure le haut lieu de la joaillerie et de l'orfèvrerie de   luxe en Italie.

 

   Au prochain chapitre: La signature des Médicis sur tous les monuments.

 

 

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 14

Jour 06 : FLORENCE (2ème partie).

 

     La signature des MÉDICIS

     Un jour, autour d'une bonne table, nous parlions de nos sources françaises, de la famille, de l'ADN, et de gens célèbres. Soudain, une question spontanée m'est posée directement :

 « Toutes nationalités confondues, vivantes ou disparues, quelle serait selon toi, les familles que l'on pourrait inscrire sur la liste TOP 3 des célébrités?

 Spontanément, avec une note d'humour, j'ai répondu en premier, les familles TREMBLAY du Québec-Saguenay. Puis, sans hésiter, ce fut la dynastie des KENNEDY (USA) et enfin, me référant à mes cours d'histoire aux Beaux-Arts, ce fut le nom des MÉDICIS (Florence) qui j'ai retenu, à la surprise de tous. Voilà pour l'introduction, qui nous conduira sur des chemins raccourcis, vers d'autres trésors de l'éclatante période de la Renaissance, que les familles Médicis ont su si bien contrôler et manipuler, avec une complicité aveuglante du clergé, pour forger solidement leurs richesses personnelles et leur empire. Depuis notre départ de Rome, en passant par Sienne, maintenant Florence, il n'y a pas un territoire d'Italie dont les empreintes des Médicis ne soient absentes : papauté, châteaux forteresses, églises, chapelles, cryptes, mausolées, monuments. Pas facile de les oublier, puisqu'ils ont été immortalisés par les grands Maîtres de la Renaissance, dans les peintures et sculptures de marbre, marquant une époque florissante.

      On a même fondée, en 1958, « Le prix Littéraire des Médicis »

      L'objectif de mon écriture est toujours de partager avec vous, mes coups de cœur d'Italie. L'univers des Médicis étant sans frontière, je me limiterai donc aux quelques lieux visités témoignant de leurs activités artistiques portant leur si- gnature. Dans les arts, les Médicis étaient une dynastie adepte du mécénat (Laurent le Magnifique) envers les artistes talentueux comme  : Botticelli, Michel-Ange et Léonard de Vinci. Cela a permis la propagation de l'excellence devenue propre à Florence.

     Richesses et pouvoir Famille de banquiers florentins, les Médicis dominèrent Florence à partir de 1434. Leur richesse, leur pouvoir et leur influence, provien-nent principalement du commerce de produits de luxe, de prêts usuriers, de la transformation de la laine et de la soie. C'est au milieu du XV siècle, que la Banque des Médicis est devenue la plus importante d'Europe. Les Papes et les Rois en étaient les premiers emprunteurs et profiteurs.

     Des trésors artistiques de la Renaissance se cachent donc, derrière les faça-des souvent austères, de ses palais fortifiés, ou de ses cathédrales aux vitraux lumineux et colorés, faisant éclater la lumière d'Italie. La beauté de l'Art traver-se le verre, en est encore plus resplendissante, et nous conduit à un magnifique état de la méditation.

     L'Église Sainte-Croix

    Depuis sa construction, avec son style gothique (1294), elle représente une grande partie de l'histoire de l'art florentin avec ses fresques, ses retables, vi- traux et sculptures. On y retrouve des œuvres de Brunelleschi, Donatello, Vasari, Michel-Ange et d'autres. Ce gigantesque ouvrage recouvert de marbre blanc et vert de Prato, fut aussi le lieu privilégié des plus grands artistes, théo-logiens, hommes de lettres, religieux, humanistes et politiciens. L'Église Sainte-Croix, qui fut un endroit de repos et de recueillement pour plusieurs papes (Sixte 1V - Eugène 1V- Léon X), abrite plusieurs tombeaux florentins célèbres, tels que Galilée, Michel-Ange, Dante. Ce dernier, dignement sculpté et élégamment dra- pé, impressionne par sa présence respectueuse, sur la place publique.

    La chapelle des Princes résonne la gloire des Médicis

    Construite dans l'église San Lorenzo, le chantier durera trois siècles.    

    Mosaiques de marbre et pierres précieuses accompagnent le dernier sommeil de quarante-cinq Médicis.  La chapelle des Princes est la plus luxueuse de la famille des Médicis. Un coup d' oeil sur les reliquaires et les objets liturgiques sont de beaux exemples de l'orfèvrerie de la Renaissance et de la période baro-que faisant éclater tout le talent des artistes florentins.

   Figures marquantes de la famille des Médicis

   Dans toute cette histoire, les principaux membres de la famille des Médicis qui retiennent mon attention furent : COSME L'ANCIEN (1389-1464), fondateur de la dynastie politique; Laurent 1er, dit Le Magnifique (1449-1492), même malade, il fut l'un des grands responsables de l'explosion artistique à Florence; Jules, élu Pape Clément V11 en 1523. Selon la légende, il serait mort empoisonné, comme bien d'autres à cette époque tumultueuse; Catherine de Médicis, grande figure du XV1 siècle, elle fut Reine de France (1547-1559). Son nom est irrémédiable- ment attaché aux guerres des religions, opposants les catholiques et les pro- testants; Marie de Médicis, en mariant Henri 1V, elle devient elle aussi, Reine de France. Très dévote, c'était une artiste douée pour le dessin, la musique, le théâ- tre, le chant, et la poésie. Au Musée de Prado, on peut admirer son portrait peint par nul autre que Rubens, diplomate et peintre baroque flamand.

    Aujourd'hui, grâce aux multimédias (cinéma, téléséries, théâtre) le vrai visage de ces familles célèbres qui ont marqué l'Histoire, nous est dévoilé : La Maison Tudor , origine royale d'Angleterre; Les Borgia, régnèrent un siècle sur Rome, et ont couronné deux papes au passé pas trop catholique : incestes, luxure, empoi-sonnements, pouvoir, tout ça symbolisant une décadence de l''Église catholique romaine, pendant la Renaissance italienne.

    Waw! Quelle époque? Avec la bénédiction de sa Sainteté le Pape en poste, des chapelets de péchés s'égrainaient entre deux offices religieux, dans l'enceinte même de la papauté, digne de Sodome et Gomorrhe.

    Pour clore ce sujet sensible qui meuble bien des siècles, , je vous recommande de lire « SODOMA'' de Fréderic Martel, journaliste à France Culture, écrivain et sociologue. Paru récemment aux Éditions Robert Laffont, l'auteur partage une enquête sérieuse qu'il a mené méthodiquement, au cœur même du Vatican. Ça été pour moi, un très bon livre de chevet, tellement captivant, que mes nuits furent légèrement ébranlées et raccourcies.

   Le marché public à Florence, un incontournable.

   Le centre du Marché Central est le meilleur marché de la ville. Aussi grand qu'un champ de football, l'architecture comprend un toit couvert et une struc-ture métallique digne des plus grands chapiteaux du monde. Ces impression-nantes halles, à l'abri du mauvais temps, vous séduisent tout de suite avec beaucoup de choix des produits du terroir et autres : charcuterie, huiles d'olives, vinaigres, vins, fruits et légumes, et bien sûr, une variété de fleurs. Pris en otage par ces odeurs enivrantes qui vous chatouilles sensiblement le palais, je me sentais comme prisonnier des saveurs d'Italie étalées au grand jour : billes de mazzorella panées, pizzas décorées comme une roue de fortune, escalopes de veaux milanaises à faire monter votre pression, 1,500 pâtes assorties dont on vante les mérites en énergie, tartines de champignons à la truffe d'été presque hallucinogènes, crèmes glacées aux nuances pastelles qui vous gèlent l'intelli-gence  jus de fruit et légumes, aux couleurs exotiques. J'arrête donc à ce petit comptoir particulier, offrant exclusivement que des jus de fruits variés et glacés. Après avoir fait mon choix, l'hôtesse, sourire accroché et d'une grande politesse, m'invite à m'installer sur un siège d'une bicyclette. En actionnant moi-même les pétales, y'a tout un mécanisme qui se met en branle. De mon vélo jaune orange (toujours les deux pieds sur les pédales) une courroie en mouvement, est reliée directement un peu plus loin, à une autre roue dentelée d'engrenage camouflée sous le comptoir de service. Je m'imagine sur la bicyclette volante de Léonard de Vinci. L'exercice attire l'attention  des passants. On assiste donc à une belle finale géniale. Bien mixé et étourdi, mon super jus d'orange-pamplemousse-framboise glacé tourbillonne comme un cyclone dans un grand bocal de verre transparent, dont la base est fixée au même mécanisme que j'ai actionné. Prêt à servir, l'hôtesse se félicite de ma surprise et satisfaction, secondée par de géné-reux applaudissements venant de curieux s'étant regroupés et attardés à ce moment magique.

    Ce fut un rafraichissant jus divin, à vous glacer les amygdales,  en n'en perdre les pédales!

    Encore une fois, j'étais dans un état euphorique. Appelez le 911. 

 

    Prochaine destination : Les Cinque Terres

 

 

 

 

VOAYADE en ITALIE

Chapitre 15

Jour 07 : Florence

 

    A la découverte des Cinque Terre

    Il est 6h00 du matin et je termine de me raser lorsque le téléphone sonne. J'écoute aussitôt et une voix robotisée, me rappelle que le petit déjeuner est à 6h30, suivi du départ en autocar à 7h00 précise devant l'hôtel. Selon notre itiné- raire, la journée s'annonce d''abord agréable, remplie de surprises et plein de rebondissements, puisque aujourd'hui, pendant la journée, nos déplacements se feront en bateau et en train. Voilà une excellente façon pour découvrir et admi- rer les magnifiques et splendides paysages des Cinque Terre, reconnus patri- moine mondial par l'UNESCO.

     Si on survolait les côtes du Golfo dei Poeti, dans la région des Cinque Terre, nous pourrions, voir toute une suite de chaînes de montagnes collées l'une sur l'autre. L'ensemble, à cause de sa texture, me fait penser à des dinosaures som- meillant depuis des siècles. Cela vous indique, pour s'y rendre en voiture, c'est un petit plus ardu. Si on n'est pas pressé, c'est le train qu'il faut prendre, car il relie tous les jours, les Cinque Terre, particulièrement l'été, saison touristique.

   Pour un groupe de touristes comme le nôtre, un peu pressé par le temps, c'est le bateau à moteur ALBATROS que nous prenons au quai de La Spezia, porte maritime ouverte sur la mer. Déjà, un léger vent frais nous caresse le visage et des arômes de poissons éveillent notre odorat.

   Le Capitaine et son second, nous accueillent avec un sourire méditerranéen. En montant à bord, on est tous fébriles comme une bande de poissons dans l'eau. Moi-même, je dois contrôler ma joie pour ne pas faire élever ma pression. Les moteurs ronronnent, le bateau se détache du quai et nous voilà en direction des Cinque Terre, un oasis paradisiaque sur terre. C'est là qu'on dit que le temps semble s'arrêter. Mais avant, sur notre parcours, nous allons nous arrêter et mettre pieds à terre dans un petit village de pêcheurs, appelé Porto Venere, situé dans le Parc National des Cinque Terre, juste à l'embouchure du Golfe de la Spézia.

  Près de Porto Venere, nous apercevons les petites îles pittoresques : Palmaria, Tino et Tibetto, très fréquentées, célèbres pour ses sentiers pédestres et ses multiples grottes. De notre bateau, à un kilomètre des terres du Parc national, apparaît devant nous, au sommet, un monument ressemblant à un château for- tifié avec ses hauts murs et ses tours, mais en réalité, c'est l'église ancienne San Petro, érigée en 1198 siècle, que nous verrons sur notre parcours plus tard. A cela s'ajoute des cascades de végétation, faisant place prioritairement aux oli- viers et à la viniculture.

    Nous voilà amarrés au quai de Porto Venere. La guide du village, jeune et jo- viale, d'une gentillesse remarquable, accompagne ses descriptions historiques d'éclats de rires, ce qui nous portent à la suivre constamment sur le bout des lèvres. Une page d'histoire s'ouvre devant nous. C'est un autre retour inimagi- nable dans le temps. L'entrée principale du village date de 1113 siècle, tandis que la construction de la tour voisine, n'a été achevée qu'en 1161 siècle. Les maisons, aux fenêtres habillées de fleurs, semblent accrochées aux rochers abrupts, don- nant l'illusion d'une véritable murale contemporaine. Je suis à deux pas d'une vi- sion qui me rappelle le Parc national du Fjord-du-Saguenay avec son petit villa- ge de Sainte-Rose du Nord, qui est une source d'inspiration pour les artistes créateurs. En marchant sur un pavé décoré de pierres grises, beiges, rouges et jaunes, nous découvrons le cœur du village avec ses maisons ancestrales qui se font face poliment à environ neuf pieds de distance. Donc, pas de véhicule moto- risé, pas de pollution, la bicyclette étant prioritaire. Après s'être attardé devant quelques boutiques, ateliers et reniflé quelques odeurs de boulangerie, de bou- cherie, de pâtisseries et de glaces, nous tentons une ascension vers le sommet grâce à divers escaliers étroits, ponctués de gradins élargis.

 « Effort et courage, vous mènera toujours vers votre objectif » disait un sage inconnu. C'est-tu moi qui a dit ça? Bouche cousue, mystère!

    Heureux de cet exercice, je suis récompensé par ce décor qui s'offre à mes yeux. Mon attitude et l'altitude me donnent presque des ailes. Pareil à un aigle, je sur- vole du regard à 360 degrés, l'immense étendue du Golfo dei Poeti, sur le- quel glissent lentement des voiliers et des bateaux touristiques. Une poésie champêtre danse dans l'air. Je m'émerveille de ce moment sans pareil.

    Cette fois, on est pas bousculé. C'est une visite guidée agréable car l'achalan- dage touristique est modéré. Hauteur oblige. Après avoir scruté l'horizon et en- registré que de belles images, je m'introduis dans la petite église de San Petro. L'espace étant assez limité, je définirais la place comme plutôt, une petit cha- pelle. Lieu mystique datant du moyen âge, il y a là, un petit autel de pierre, pou- vant encore offrir des services religieux très intimes. La guide nous souligne, que même aujourd'hui, il y des mariages, respectant ainsi la tradition millénaire. Oups! Un signal de l'audio-guide « Tout le monde à  bord » pour la prochaine destination.

     Direction Cinq Terre.

     Comme un vrai matelot d'eau douce, debout cette fois, fièrement sur le deuxi- ème pont, face à la cabine vitrée du capitaine, je prends des photos. Je sens avec surprise, que j'ai un peu le pied marin, car je contrôle bien les mouvements plus accentués de l'embarcation qui glisse sur des vagues mousseuses et provocan- tes à la fois. Après vingt minutes de divagation, nous voilà à destination les Cinque Terres réunissant cinq villages ou bourgs :Vernazza, Monterosso, Corniglia, Manarola et Riomaggiore. En raccourci, voici quelques caractéristi- ques retenues lors de cette visite mémorable, dans les deux villages visités, Monterosso, Vernazza.

   Au 11ème siècle, la petite commune Monterosso al Mare, bâtie au milieu d'une vallée, comptait pas moins de 1,500 personnes. Devant les façades des fenê- tres, une corde à linge permet aux propriétaires d'étendre leur intimité. Une gamme de couleurs allant du jaune pâle, de vert écolo, se mariant parfaitement avec des tons de rose, enveloppent les habitations avec beaucoup de chaleur. Là encore, pas question de véhicules motorisés. A la place de la commune, près de la Gare Monteresso, des enfants débordant d'énergie, ''band-aid '' aux ge- noux, s'en donnent à cœur joie sur leurs trottinettes usées, presque mortes d'épuisement.

   En plus d'avoir un monastère du Moyen Age, avec un religieux moine, toujours en fonction pour recevoir des pèlerins, l'église de style gothique au centre de la ville, San Giovanni Battista de Cinq Terre (X1V siècle) est un autre monument à visiter. La pierre de volcan noir et le marbre sont les matériaux principaux de l'ensemble de l'oeuvre. En façade, on remarquera l'une des plus belles rosaces sculptées d'Italie. Maintenant, à la merci des changements climatiques, le site est sujet à des inondations, comme celui du 25 octobre 2016, qui a fait des dom- mages inestimables, non seulement aux monuments, mais aussi, à plusieurs maisons historiques.

   Comme le chantait si bien Gilbert Bécaud : « On prends toujours un train pour quelque part », après une pose dîner, notre groupe se rassemble à la Gare de Monterosso. C'est l'heure de pointe et nous sommes des centaines de voya- geurs à monter dans le train, donnant accès rapide et facile pour les autres villa- ges de Cinq Terre. Direction La Spezia, nous en profitons pour descendre à la station de la commune Vernassa, et librement, sans guide, se promener au cœur de l'un des plus petits villages de la côte, qui a été aussi touché durement par l'inondation de 2016. Fondé autour de l'an mil, c'est un bourg qui témoigne du dur labeur pénible et prolongé, des paysans qui modelèrent les coteaux des montagnes pour construire des terrasses, occupées par la suite, par les oliviers, les vignes, les vergers et les jardins. Des chemins escarpés et étroits descendent vers la rue principale qui se termine sur la place publique, face au port.

    Vernassa, grâce à son port naturel et à sa longue tradition maritime, est le village des Cinq Terre qui a conservé le plus son authenticité. L'église de Sainte-Marquerite d'Antioche, sainte patronne du village, complète la beauté du paysage tant par son architecture que par son élégance et sa noblesse.

 

Prochaine étape : Toscane vers San Gimignano (chianti et huile d'olive).

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 16

Jour 08 : FLORENCE

 

    Dans les doux coteaux de la région Toscane

    C'est en circulant sur les routes à travers le « pays du Chianti » que nous dé- couvrons non seulement l'Histoire, mais aussi, un climat doux qui fortifie la beau té du paysage. En fait, la zone du Chianti est une petite chaîne de montagnes cou vrant 20 kilomètres de large, entourée de collines aux vagues de la végétation, comprenant Florence, Sienne et l'Arezzo.

    Jadis, les Étrusques peuplaient déjà ces plaines verdoyantes qui furent le théâ tre de nombreux conflits depuis le Moyen Âge, entre les deux puissances (Florence et Sienne) qui se voisinaient jalou- sement, quand ce n'était pas à cou- teaux tirés. En effet, nous circulons sur les mêmes chemins que les chevaliers aux casques de fer conservant leur moral d'acier, des pèlerins venant de certai- nes parties d'Europe (France, Espagne), de brigands, de mercenaires, de commer çants, de seigneurs, de rois et de papes. On y ajoute maintenant des hordes de touristes venant de tous les continents, l'attirante Toscane occupant une posi- tion de premier plan au sein du large panorama des vins d'Italie.

    Avec les saisons, au printemps, le paysage se métamorphose. Le Chianti est rouge de coquelicots et bleu d'iris, contrastant avec la présence du vert argenté des oliviers; en automne, une gamme de cou- leurs couvre le territoire d'un écla- tant jaune, jumelé au vert tendre et au rouge dominant des vignes. Et comme si c'était pas assez, ajoutez l'alignement des cyprès, fièrement debout comme des nobles, d'un vert foncé ou sombre qui conduisent aux villages fortifiés, aux abba yes et châteaux. Je regrette de ne pas avoir apporté mon baladeur ''ZEN'' pour écouter les « Quatre Saisons de Vivaldi », ou encore, le « Boléro de Ravel ».

     La Toscane, c'est une terre à la fois magnifique et magique, puisque la gastronomie et la culture se marient à la perfection, dévoilant encore une fois, tout son charme et ses saveurs inépuisables qui vous caressent tant le palais. On comprend très bien alors, que tous ces paysages imprimés dans le temps, depuis la Renaissance, connaissent un engouement auprès des passionnés de la nature et produisent une forte attraction sur les artistes créateurs, en quête d'un langage pictural et sculptural.

    San Gimignano, plus près du ciel avec ses tours.

    On s'arrêtera donc, dans une cité rose et pittoresque, San Gimignano, ayant son caractère architectural particulier, puisqu'elle s'est dotée à elle seule, d'une construction de 72 maisons-tours, pouvant atteindre de 50 à 52 mètres de hau- teur, regroupées dans une double enceinte de murailles et de rem- parts. Pos- séder une tour, était signe de puissance et de richesse. Ces édifices historiques, datant du X111 et X1V siècle, nous prouve la grande habilité et dextérité de ses bâtisseurs rémunérés très souvent pour une bouchée de pain. Malgré des an- nées sombres, au X siècle contrôlé par des barbares, marquées par des trem- blements de terre, de chicanes de clochers, de la peste noir dévastatrice (1348), et du développement urbain, encore aujourd'hui, 14 maisons-tours ont résisté triomphalement, se taillant une mention très honorable à l'UNESCO comme patrimoine mondial. Si vous avez la journée de libre, les monuments à visiter sont : le Dôme (1239), le Palais du Peuple (1283) et l'église Saint-Agostino (1298).

     Avec l'église Saint-Augustin, on est loin du faste, du luxe ou de déploiement de magnificence. Se- conde plus grande église de San Gimignano, sa construc- tion remonte en 1280 siècle et se termine en 1298 siècle. Pas de marbre ou de pierres coûteuses, l'église sera entièrement de briques, ce qui lui donnera un caractère austère, mettant en évidence une grande simplicité. On a disposé ses fenêtres par groupe de deux ou géminées à arc trilobé (en forme de trèfle). Son style donc, oscille entre le roman et le gothique qui nous invite à la contempla- tion et au recueillement. A l'intérieur, quelques peintures décoratives aux cou- leurs ternies par le temps (vert, bleu, rose) racontent particulièrement la vie de Saint-Augustin avec clarté et sobriété, sans ornements superflus. La gestuelle est mesurée et les expressions sereines. 

   Un cloître, celui des Augustins, habité encore par un silence religieux, complè- te ce site donc les murs, légèrement fissurés, laissent passer parfois des mur- mures de cantiques angéliques.

    Le musée San Gimignano (1300) situé au cœur de la ville, propose une impo- sante collection de reproductions de céramiques et des décorations de la petite ville, telle qu'elle était entre le X111 & X1V. Entre autre, une reconstitution à l'é- chele, nous permet d'observer l'élévation des 72 maisons-tours, hérissées comme des hallebardes qui ont symbolisé la puissance, l'harmonie, avec une structure urbaine concentrée en hauteur, permettant une meilleure vue et effi- cacité, lors d'attaques surprises de l'ennemi.

    Tout ça, nous permet donc, de comprendre mieux le fonctionnement de la vie à l'intérieur et d'apprécier de plus près, ce qui fut conservé durant des siècles d'histoire.

     Aujourd'hui, San Gimignano (8,000 habitants) est un centre de fabrications de meubles, mais surtout célèbre pour son vin, le Vernaccia di San Gimigiano.

    Au cinéma, en 1972, le film « François et le Chemin du Soleil » inspiré de la vie de Saint-François d'Assise, réalisé par Franco Zeffirelli a été partiellement tourné à San Gimigiano, en référence et censé représenter la ville d'Assise au X111 siècle.

    Belle journée, faut arroser ça!

    Pour une deuxième occasion, nous voilà invités sur une ferme familiale de San Gimigiano, à une autre dégustation de vins, mais cette fois, en ajoutant les huiles d'olives extra vierges. Mais avant, nous marcherons et foulerons la terre millénaire pour s'arrêter aux racines même des oliviers. La fin d'après-midi est splendide et nous assistons au couché du soleil qui semble ralentir, à cause de notre présence. Notre hôte, spécialiste et maître de son domaine à perte de vue, nous fait une description sommaire de ses petits fruits durs, poussant dans les branches, à trois couleurs différentes. On peut même toucher, cueillir et sentir. Avec toutes ses généreuses explications, jumelées d'humour, partant de la cueillette, du transport, de la sélection, du lavage, du pressoir, du filtrage, du processus de fermentation, et mise en bouteilles, cette opération générale de production harmonisée, je la comparerais à une orchestration symphonique, qui conduit à un succulent chef d'oeuvre, grâce à mère nature, toujours féconde des produits du terroir.

    L'exposé terminé, nous sommes tous conviés à nous rassembler autour d'un grande table, pour déguster quatre excellents vins du pays, suivis de quatre dif- férentes huiles d'olives extra vierge, trempées dans du bon pain croûté de cam- pagne, fraîchement sorti du four. Tout ça, accompagné de charcuteries finement préparées, aux saveurs d'Italie. Misant sur l'excellence, depuis l'an 2000, toute la production a été convertie en une méthode biologique, qui im- plique l'utilisation exclusive de produits naturels favorisant ainsi la fertilité du sol. L'écosystème respire le bonheur et moi aussi. Oui, prendre un p'tit coup c'est agréable... il me semble que mon ombre me suit plus. Soit qu'il a honte, ou soit qu'il s'éloigne pour éviter un dédoublement de personnalité.

      Oups! Cela me console, puisque dans le car, au retour vers notre hôtel, le groupe, majoritairement est dans un état euphorique. On chante et on se garga- rise même d'histoires grivoises. Isolé et allongé sur la banquette arrière, je cuve mon vin et je ferme les yeux. Ma tête est couronnée de fleurs et de raisins. Je suis le Dieu Bacchus. Je délire. Un chérubin m'accompagne à la lyre et je chante l'angélus sur l'air de « l'Enfant au tambour » de Nana Mouskouri.

      Vivement mon lit, je suis étourdi.

      Au jour 09, droit comme un chevalier, je vous invite à Pise.

 

 

VAYAGE en ITALIE

Chapitre 17

Jour 09 – Florence (5ème partie)

 

     Pise, ville réputée du savoir

    Traversée par le fleuve Arno, Pise est une ville de Toscane qui compte près de 90,000 habitants. Elle est le siège de trois universités et la plus ancienne date de 1843. Plus de 57,000 étudiants, venant de tous les continents, les fréquentent pour y puiser tout le savoir et échafauder ainsi leur future carrière. A elle seule, l'Université de Pise, fondée en 1343 par le Pape Clément V1, a accueilli Galilée, comme étudiant en médecine, puis professeur de mathématiques. Parmi d'au- tres étudiants de cet établissement célèbre, on compte deux Présidents de la République Italienne, cinq papes, quatre premiers ministres et trois prix Nobel.

     Aujourd'hui, l'Université de Pise peut se vanter d'avoir 11 facultés et 57 dépa- rtements, avec une recherche de pointe dans les secteurs de l'agronomie, de l'informatique, des sciences de l'ingénierie, des mathématiques, de la médecine humaine et vétérinaire. Enfin, d'après le classement des universités de Shanghai en 2011, l'Université de Pise, se classe au premier rang des universités italien- nes.

     La tour inclinée de Pise, clocher de la Cathédrale

     Depuis mon enfance que je vois en images et j'entends parlé de la Tour de Pise. Me voilà enfin, debout, bien droit devant ce monument, dont la première pierre a été posée, le 9 août 1176 siècle et achevée en 1350. A cette période, plus de 14,500 tonnes de marbre ont été transportées, sculptées et assemblées par des paysans analphabètes. Haute de 55,86 mètres, son diamètre est de 15,5 mè- tres, le centre est plein et pour atteindre son sommet, il faut gravir 292 marches en colimaçons , ponctuées de huit étages (balcons), décorés de sculptures et soutenus par des colonnes de marbre de Carrare, qui vous dévoilent selon la hauteur, progressivement, la grande Place des Miracles. Encore là, l'ascension m'étais interdit, ayant le souffle trop court et le cœur fragile.

    Depuis les soixante dernières années, plus de 31 millions de personnes ont vi- sité la tour penchée, toute blanche, toujours présente, malgré quatre forts trem- blements de terre, car le sol argileux, qui est à l''origine de son instabilité est aussi responsable de sa capacité à ne pas s'effondrer en cas de séisme. Finale-

ment, pour l'empêcher de s'incliner d'avantage et de risquer de se rompre, des contrepoids en plomb de 900 tonnes ont été installés lors d'un consolidation qui dura de 1990 à 2001. La tour de Pise, considérée comme un important chef-d'oeuvre de l'art roman toscan en marbre, est donc, avec son ensemble de cloches de bronze, le campanile de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, située à quelques mètres du monument religieux. En cas d'incendie de l'église, en principe, on pouvait donc sauver la tour de plusieurs dommages circonstan- ciels.

     La Cathédrale de Pise sur la Place des Miracles (entre 1064 et 1118).

     Il n'y a pas que la tour qui penche, mais aussi d'autres édifices dans le même secteur, entre autre, la Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption, le clocher de l'église de Saint-Nicolas et celui de l'église Saint-Michel. La Place des Miracles aurait été conçue avec de la terre ramenée de Terre Sainte au Moyen-Âge par des marins pisans, ce qui conféra au lieu son caractère sacré, la terre étant sup- posé avoir été foulée par le Christ. Encore aujourd'hui, flottent aux édifices, les blasons des Médicis, souvenirs d'une famille au pouvoir illimité, particulière- ment dans le domaine de l'art , du commerce et de la politique.

     Sur la Place des Miracles nous pouvons admirer la Cathédrale Notre-Dame de l'Assomption qui présente une remarquable unité, en raison des matériaux choisis, du marbre blanc rythmé (alternance) par des lignes horizontales de marbres verts. Construit à partir de 1063, ce style pisan, a envahi toute la Tosca- ne influencé par l'art roman. Elle représente la preuve tangible du prestige et de la richesse accumulée par la République maritime de Pise, au moment de son apogée. D'origines baroques (1603), ses portes en bronze sculptées en relief par Pisano, nous racontent en quelques épisodes, la vie de Jésus et de la Vierge. Près de 60 colonnes décorent la façade répartie en quatre étages, ce qui en fait un monument unique et exceptionnel.

      On retrouve à l'intérieur de la cathédrale, des tableaux de Césanne, deux chapelles avec sarcophages, cinq nefs d'une longueur de 100 mètres et une chaire impressionnante sculptée qui repose sur six colonnes de porphyre et cinq piliers représentant des figures allégoriques et religieux.

     J'imagine les fidèles, écoutant religieusement les sermons des prédicateurs, livrant la parole de Dieu concentrée parfois sur la peur et les châtiments pour les péchés commis et à venir. Moi-même, à l'âge de 6 -7 ans, lorsque je fus pen- sionnaire à l'orphelinat chez les bonnes Sœurs de l'Immaculée Conception, nous devions obligatoirement passer au confessionnal le premier dimanche du mois. Pour satisfaire le curé et les religieuses décorées  de leur crucifix au cou, nous inventions des péchés, genre : j'ai piqué une grimace dans le dos de  la directrice trop sévère; par gourmandise, j'ai volé des bonbons à un camarade; responsable de la décoration de la crèche de Noel, j'ai osé imaginé un ange tout nu.

     Mais, la meilleure est celle d'avoir énoncé le mot « maudit » lors d'une séance théâtrale. On m'avait confié un premier rôle, celui d'incarner le souverain pontife Pie X11. Seul en scène, tout vêtu de blanc, les lunettes rondes sur le bout du nez, agenouillé sur un prie-dieu, par cœur, je récitais un long monologue religieux de deux pages, s'adressant à Monseigneur Mélançon, aux invités religieux, et aux huit cents orphelins présents dans la grande salle. L'aimable sœur responsable du spectacle,  était cachée dans les coulisses pour me souffler mon texte en cas de blanc de mémoire. Ce qui devait arriver, arriva. En désespoir de cause, je me suis pencher un peu trop à droite du prie-dieu, pour essayer de capter les mots du texte par « la souffleuse en coulisse », mais, dans mon  mouvement de pani-que, je perdis l'équilibre. Imaginez, Pie X11 qui chute en disant « maudit » devant l'honorable audience. Il y a eu comme un silence céleste de malaise, vite couvert par un choeur d'enfants, tous déguisés en anges, chantant les louanges des cieux. Voilà pour mes quelques mignons péchés de mon enfance que je pourrais vous réciter comme un rosaire sans fin. Sans doute, qu' au Moyen-Âge, on m'aurait sans doute coupé la langue pour un tel sacrilège ou lèse-majesté.

    Revenons du haut de la chair. Comme bien d'autres, l'homme de Dieu poursuit son discours théâtralement pour crier d'une voix enflammée, que le purgatoire et l'enfer existent, ou encore, qu'il faut pour effacer nos fautes et obtenir l'abso- lution, nous devons généreusement donner une obole substantielle lors de la quête dominicale ainsi qu'à l'occasion de la visite pastorale annuelle dans les familles chrétiennes. Selon le montant ou les dons élevés, s'ajoutait une béné- diction symbolique, accompagnée d'une image sainte envoyée du Vatican.    

    Retournant vers la sortie, au passage je trempe mes doigts dans le bénitier, exécute spontanément le signe de la croix. Un autre geste respectueux et auto- matique que j'ai gardé depuis mon enfance.

    Réflexion faite, dans le temps des cathédrales et des églises, les péchés par-donnés, on gagnait bien des indulgences.   

   Aujourd'hui, en péchant par la surconsommation, pour le bonheur de tous, on gagne encore plus des Air Miles. J'appellerais ça « une nouvelle religion flyée ».

 

   Prochain arrêt, Bologne, ville charmante et riche d'histoire.

 

 

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 18

Jour 10 : BOLOGNE (1ère partie).

 

       En route vers Bologne

      Très tôt le matin, après une excellente nuit dans notre hôtel typique, nous prenons l'autocar en direction d'une autre ville médiévale importante Bologne. Les chemins pour s'y rendre sont d'une efficacité et de sécurité. Je remarque beaucoup de camions de transport qui roulent avec prudence et politesse en- vers les autres automobilistes. Le climat est sûrement un facteur qui influence le comportement non agressif au volant. La signalisation est claire et bien visi- ble aux endroits stratégiques qui nous invitent parfois sur des chemins de cam- pagnes. Les autoroutes modernes, construites dans un paysage de collines et de montagnes nous amènent très souvent dans de longs tunnels comme si on fermait les yeux pour mieux saisir toutes ces richesses cachées du pays. Au bout du dernier tunnel, nous revoilà en pleine lumière, la même que bien des artistes utilisent dans leur tableaux pour illuminer leurs œuvres.

     Cette fois, le bus stationne à deux pas du site visité et nous sommes tout de suite accueillis par une charmante guide, qui se prénomme Lucie, citoyenne à part entière de Bologne. Elle a des yeux qui brillent comme deux soleils, des cheveux qui ondulent comme des cascades et une voix au débit sans fin, Par son exposé d'une clarté, elle maîtrise parfaitement l'histoire de sa ville natale, Bologne, jusqu'à la première pierre, pardon, je dirais plutôt, jusqu'à la première brique de fondation. Ça saute au yeux, le décor est couvert de briques beiges, jaunes et rouges, rassemblant des maisons, des édifices et des tours monumen tales qui vous donnent le torticolis.

    Je fixe ce panorama et j'imagine un instant, toute la machine humaine opérant comme une fourmilière, brique par brique, à la construction d'une cité médié- vale fortifiée. A la base des murs, on a remarqué que les remparts étaient telle- ment épais et étanches, que pas même une fourmi n'oserait s'aventurer.

    Aujourd'hui, David Copperfield, grand magicien, en aurait sûrement trouver le secret ayant traverser la Grande muraille de Chine, en 1986.

    Ville de Bologne au mille arcades

    Bologne est une ville médiévale relativement calme par rapport à Venise, Florence et Rome envahies par les touristes. Elle abrite la plus ancienne Uni- versité du monde occidentale puisqu'elle a été fondée en 1088. On compte envi- ron 390,000 Bolonais, et sur ce nombre près de 100,000 étudiants, des quatre coins d'Europe, fréquentent l'institution universitaire.

    En faisant marche arrière, en l'an 88 av. J.-C., sous l'Empire romain, la ville compta près de 10,000 habitants, regroupés autour de temples, des thermes (eaux médicinales) d'un théâtre et d'une arène. Ce n'est qu'après la chute de l'Empire romain que Bologne a été transformé en forteresse. Durant les XV

 et XV1 siècle, la ville de Bologne a été également connu pour ses maîtres d'armes, spécialisés aux combats d'escrime dont la réputation s'est étendue dans toute l'Europe.

    Soulignons aussi, que Bologne fera partie des États Pontificaux et qu'avec ses 96 couvents et monastères, elle détient le record dans toute l'Italie. Oups! L'arrivée de Napoléon dans le décor amènera un changement radicale à la vie paisible des Bolonais. En effet, Napoléon changera tout le système établi depuis des siècles par les pouvoirs du Vatican, en ordonnant la fermeture de plusieurs couvents. La ville est prospère bien qu'à la fin du XV1 siècle, une peste fait chu- ter la population de 72,000 à 59,00 habitants. Ce n'est qu'après deux rebellions, celle de 1831, puis de 1849, qui conduiront à la chute définitive de Napoléon et qui permettra à Bologne de revenir sous la coupe papale.

    En 1943, une série de bombardements eut des conséquences dévastatrices pour une grande partie de la ville et de la population. 44% des infrastructures ont été détruites. Aujourd'hui, Bologne est un important centre culturel, mais aussi, un nœud commercial, industriel et de communication. Sur le site, l'on con- temple la splendide rue de l'Indépendance, ses Grands Boulevards avec ses nombreuses arcades originales du 13 siècle, qui avaient pour effet d'agrandir l'espace des habitations et servaient inutilement comme promenades, donnant un caractère de vie extrêmement sociale et accueillante. 

    La Place Maggiore, centre historique.

    Fondée en 1200, nous voilà sur une grande place de la Mairie, siège municipal. C'est là donc, que se trouvent les plus importants édifices de la ville datant de la période médiévale. On y retrouve le Palais de Podesta, la fontaine de Neptune, le Palais Communal, la Basilique San Petronio, les deux fameuses tours Asinelli & Garisenta, puis, les archades qui peuvent atteindre jusqu'à 38 kilomè tres de promenades, pratiques pour faire du shopping sans être en plein soleil ou sous la pluie, et assez haut, pour faire passer un homme à cheval.

    Le Palais de Podesta

    Avec sa tour carrée, le palais est un long bâtiment constitué exceptionnelle- ment d'une double arcades ouvertes donnant accès aux boutiques et magasins. L'édifice a été construit vers 1200, face a la Basilique San Petronio. Sous la tour du palais, au centre, on peut percevoir un curieux effet acoustique. Il est possi- ble de se parler clairement, même à voix basse, aux quatre coins de la voûte qui la soutiennent. Au XV1 et XV11 siècle, le palais a été converti en théâtre. Ce n'est qu'au XX siècle, que nous verrons apparaître des fresques magnifiques sur les murs du peintre Adolfo de Carolis, entre autre, «  l'Abolition de l'esclavage » en souvenir des événements de 1256.

    La Fontaine de Neptune

    En raison de sa taille, les habitants l'appelaient : « Le Géant ». Construite en 1565, en l'honneur du pape Pie 1V, elle est le symbole du pouvoir papal. : le Pape domine le monde, comme Neptune domine les mers. Aux pieds du dieu des eaux, quatre statues de femmes représentent  le Gange, le Nil, l'Amazone et le Danube, fleuves des quatre continents connus à l'époque. L'imposante statue en bronze du dieu Neptune qui la surmonte, a été réalisée par le sculpteur Giam- bologne. Terminée en 1565, elle a été financée par les marchands des boutiques et maisons adjacentes. La fontaine compte 90 jets d'eau, alimentés par les eaux de la Valverde.

    Cette œuvre à caractère érotique, respire la gracieuseté et une puissante mus- culature. Autour de Neptune, quatre nymphes ou sirènes occupent les angles du piédestal et les jets sortent de leurs seins. Les nymphes sont aussi sous domi- nées par quatre Putti (bambins joviaux) qui tiennent quatre dauphins nageant

aux quatre vents.

    L'artiste sculpteur Giambologne voulait donner à Neptune des organes géni- taux conséquents, mais l'église, le lui a interdit. Cependant, fin renard, il n'y a pas totalement renoncé. D'un endroit particulier de la place, en pierre noire, appelée « honte », en se déplaçant à l'arrière droit de la statue de Neptune, l'angle fait avec le pouce du dieu des mers, semble montrer Neptune, avec un sexe en érec- tion. L'ensemble pour moi, serait tout simplement ''une liberté d'expression détournée''.  Voici une petite citation de Ducun:

    « La nudité c'est la vérité, c'est la beauté, c'est l'art ».

 

      Prochain chapitre, derniers moments à Bologne.

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 19

Jour 10 : BOLOGNE (2ème partie).

 

     La Basilique San Petronio

     D'architecture gothique, la première pierre a été posée en 1390 et sa façade n'a jamais été achevée. Comme le nom l'indique, la basilique fut dédiée à Saint-Pétrone, évêque au V siècle, devenu le saint patron de la ville de Bologne. Elle est la plus grande église gothique de brique au monde et se place au quinzième rang sur la planète, avec ses 132 mètres de longueur et ses 60 mètres de lar- geur. A elle seule, la voûte culmine à 45 mètres de hauteur et sa façade à 51 mètres. La Basilique San Petronio peut recevoir 28,000 visiteurs pour assister aux offices ou tout simplement visiter les lieux saints.

    Avec toutes ses dimensions monumentales, l'idée maîtresse ou l'intention des bâtisseurs à cette époque, était de dépasser l'immense Basilique Saint-Pierre de Rome, mais des problèmes d'argent, les guerres et même la peste on changé le cours de l'histoire. On a donc une façade sobre et dépouillée de tout artifice artistique. Par contre, un coup d'oeil sur le portail, on peut découvrir des scènes bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament.

    A l'intérieur de la basilique, pas moins de 22 chapelles sont séparées de la nef. Certaines recouvertes par des fresques réalisées en 1415, par Giovanni da Modena, illustrant la Divine Comédie de Dante. La visite, nous amène devant un cadran solaire en cuivre de 67,7 mètres, qui s'étend de la nef orientale sous la forme d'un méridien. Ce bijou mécanique d'une grande précision, est un des rares instruments scientifiques à se retrouver dans un édifice religieux. Il a entre autre, contribué à déceler plusieurs inexactitudes dans le calendrier julien (utilisé dans la Rome antique). Au passage, j'ai remarqué deux chapelles bien conservées : la chapelle San Petronio qui expose la tête de Saint-Pétrone, ainsi que la tombe de la sœur de Napoléon, et la chapelle des Rois Mages avec ses garde-corps en marbre, éclairée par des vitraux magnifiques aux couleurs écla- tantes.

    Les incontournables tours Asinelli & Garisenda, symbole de la cité.

   Au 12ème siècle, on comptait plus d'une centaine de tours, de différentes hau- teurs, parsemées à travers la ville de Bologne. Au cours du 13ème siècle, on doit en abattre plusieurs, fragilisées par le feu, la foudre et les guerres. Construites de briques, très peu de pierres, celles qui resteront debout, auront plusieurs utilisations en tant qu'habitations, magasins, échoppes, ateliers, prisons, ou encore, tours de guet servant à sonner l'alarme pour rassembler les hommes d'armes de la commune. La présence donc de ces tours, avait d'abord un carac- tère défensif. La hauteur de chacune (variable) permettait d'afficher le rang so- cial et la puissance des familles, tant sur le plan financier que de son pouvoir politique au sein de la communauté.

    En passant, voici une petite légende, concernant les tours. Une superstition veut que les étudiants de l'Université de Bologne ne puissent monter au som- met de la tour Asinelli, sous peine de rater leurs examens. Ouf! Vertige oblige!

   Au Musée médiéval de Bologne, on peut admirer une maquette de la ville de Bologne, avec ses fortifications et ses nombreuses tours qui hérissent le paysa- ge depuis le Moyen Age.

   Des siècles ont passé depuis et fort heureusement, il en reste un vingtaine qui font encore la fierté de la région, dont deux plus célèbres, Asinelli & Garisenda. veillant bravement sur la ville, soulignant 900 ans d'histoire. Des milliers de pay sans, très souvent, sous forme de corvée, ont pris dix ans pour les construire. Vu d'un certain angle et situées en plein vieux Bologne, les deux sœurs jumelles s'in clinent encore solidement et respectueusement comme deux géants médiévaux, ayant signé un pacte de paix de plusieurs décennies. Elles sont assez rudimen- taires, composant un carré qui s'élève vers le ciel, et percées à peine de quel- ques fenêtres pour éclairer l'escalier intérieur de bois qui grimpe en spirale jus- qu'au sommet. On dit même, que la plus petite, Garisenda, penche un peu plus que celle de la tour de Pise. J'y vois là, un esprit de clocher très marqué dans le temps. Et oui, au Moyen Age, les grandes villes de Bologne, de Rome et de Florence, rivalisaientt parfois violemment les uns avec les autres. Pour mieux nous éclairer, voici quelques détails pertinents sur ces deux célèbres tours.

   La tour Asinelli , haute de 98 mètres, elle a été construite entre 1109 et 1119. Elle est essentiellement creuse, avec un escalier en bois de 498 marches, qui monte en spirale le long des murs et qui permet d'atteindre le sommet. De là, vous avez une vue panoramique exceptionnelle de Bologne, et plus près, un regard fascinant sur la Basilique San Petronio et la Plazza Maggiore. La base de la tour Asinelli est formée d'un fortin, appelé Rochetta (1488) qui abritait les gardes. Pour sa conservation et solidification, c'est en 1998 qu'il y a eu restau- ration. Aussi, on peut supposer, par examen de la maçonnerie, que la tour s'élè- ve à l'origine, qu'à une soixantaine de mètres, et que sa hauteur est par la suite graduellement porter à sa valeur actuelle. En 1185, elle survit à un grave incen- die. A cette époque, trait particulier, une passerelle de bois, juchée à une tren- taine de mètres, servira de lien avec la tour Garisenda. Pas de chance, cette passerelle sera entièrement détruite par un incendie spectaculaire, en 1398.

     Pratique à la fois, sur le plan scientifique, la grande tour Asinelli sera utilisée, en 1640, par les chevronnés savants Giovanni Battista Riccoli et Giovanni Battista Guglielmini pour effectuer des expériences sur la chute des corps et la rotation de la terre. Aussi, on y installera en 1824, un paratonnerre. Plus proche de nous, entre 1943 et 1945, lors de la Seconde guerre mondiale, la tour sera utilisée pour des fonctions et raisons de repérages : quatre volontaires postés au sommet de la tour , pendant les bombardements alliés, devaient surveiller l'action et diriger les secours vers les endroits frappés par les bombes.

    La tour Garisenda

    Contemporaine de sa voisine Asinelli, la tour Garisenda, plus petite, sera éle- vée jusqu'à 47 mètres.. A sa base, il y aura des fondations à l'aide de gros blocs de sélénite, tout au plus profondes de 5 à 10 mètres, consolidées par des pieux enfoncés dans le terrain, couvert de cailloux et de chaux.

    On laisse en général, dans les murs extérieurs, des trous de boulins, pour soutenir d'éventuels échafaudages, ainsi que d'autres trous de plus grandes dimensions, destinés à recevoir les charpentes des parties élevées. Comme elle a une inclinaison marquée (penche dangereusement) , la tour Garisenda n'est pas ouverte au public.

   Finalement, en fin de journée, au cœur du Vieux Marché de Bologne, un com- merçant nous accueillera dans sa boutique, pour une dégustation de jambon de Parme et de Parmesan.

   Prochaine destination, Venise, ville romantique.

 

 

VOYAGE en ITALIE

Chapitre 20

Jour 11 : VENISE (1ère partie)

 

      Destination ultime, Venise

     C'est au chic Hôtel « LE SOLEIL » que je suis réveillé par les vagues et pris le petit déjeuner près de la mer Adriatique. Notre groupe, étant arrivé à la noirceur la veille, a l'agréable surprise de loger trois jours dans un édifice, tout blanc et dont l'architecture moderne nous invite à la contemplation. L' Hôtel, avec ses nombreux ponts (galeries d'observation) épouse parfaitement le profil d'un pa- quebot en pleine expédition. Après avoir été hébergé, les nuits précédentes dans des auberges ou hôtels rustiques très confortables, nous voilà parachutés de nouveau dans l'ère moderne. C'est par contre, en octobre, une saison touristique tranquille plus fraîche, et les baignades ne sont pas à conseiller. Dans nos baga- ges, on a pris soin d'apporter des vêtements plus chauds car ses derniers mo- ments mémorables passés en Italie se feront particulièrement en bateaux, ou, navettes de transport en les nombreuses îles, aux villages typiques. dont certai- nes ont été construites sur des sables fragiles.

     Il est à remarquer, que tout est cher à Venise parce que tout arrive par ba- teaux. Même les services publics se font particulièrement sur le grand canal (rue principale). A cela s'accompagnent des centaines de gondoles, autobus fluviaux, embarcations privilégiées des touristes. Il semble avoir deux tarifs, l'un pour la première classe (80 euro) et l'autre, plus économique (60 euro). En pleine sai- son, c'est l'embouteillage monstre. Les gondoles se suivent l'une derrière l'autre et la promenade romantique prend un bain de foule communautaire. Notre guide nous mentionne que Venise est en train de perdre son âme, même son identité, à cause justement des milliers touristes envahisseurs. Venise cosmopolite, au langage universel, reçoit chaque année plus de 30 millions de touristes, ce qui fait en moyenne 70 mille personnes qui occupent l'espace vénitien, à chaque jour. D'ailleurs, il y a des rumeurs que cette situation pourrait bientôt changer. Les autorités municipales songent à l'imiter dans le temps, des visites dans des secteurs bien précis pour que les citoyens puissent retrouver leur quiétude trop longtemps perturbée. On sait aussi, que dans le passé, Venise a été un demi siè- cle sous la domination des Autrichiens.

    La Basilique Saint-Marc, patron des Vénitiens.

   Après une belle balade en bateaux, nous accostons au quai, juste en face de la Place Saint-Marc. Avant de mettre pieds sur terre, je remarque que le niveau de l'eau est déjà très élevé. A peine deux pouces à la hauteur du débarcadère. Je passe la remarque à notre guide sur la passerelle. D'un air de soumission, elle nous avoue, que le problème majeur c'est le port qui reçoit des centaines de paquebots ou bateaux aux dimensions gigantesques qui produisent des vagues et font monter le niveau de l'eau, accompagné de la marée de tous les jours. Mê- me le fleuve Arno, Florence et Pise n'y échappent pas. Par mesure de précaution, on installe des pontons, mais la crue des eaux trop forte amène tout sur son pas sage. Pour régler cette montée des eaux permanentes, d'importants travaux de barrages et de digues se poursuivent, pour sauver Venise. Les chantiers existent, encore là, selon le maire actuel de Venise Luigi Brugnaro, on semble privilégier la corruption à la construction, ce qui fait que c'est ''la goutte d'eau qui fait débor der le vase''.

     Vous vous imaginez, que seulement trois semaines après ma visite en Italie, l'état d'alerte était déclenché en raison des intempéries qui ont accumulées plus de 1,87 mètres d'eau (17 novembre 2019). La ville-musée avait été déjà dévastée en 1966 par des inondations meurtrières qui avaient fait une centaine de morts et détruit des chefs-d'oeuvre inestimables de la Renaissance (Journal Montréal – 18 novembre 2019).

   Fondée en 828, la Basilique Saint-Marc est un colossal monument dans le- quel l'art byzantin triomphe. Sa façade extérieure, comme son intérieur, sont magnifiquement décorés, avec notamment de somptueuses mosaiques dorées. Elle renferme des reliques de Saint-Marc, l'évangéliste. La basilique forme par- faitement un plan en croix grecque religieux de dimensions imposantes : 76,5 de long et 62,6 de large. La coupole couvre les quatre branches qui sont chacune surmontée de sa propre coupole.   

    La façade est ornée par cinq imposants arches sculptées et de plusieurs colon nes de marbre. Juste au-dessus ou à l'étage, les articulés et musclés chevaux de Saint-Marc. A des angles différents, plus haut, se trouve les quatre, empereurs : Dioclétien, Maximien, Constance et Galère.

   L'intérieur de la Basilique Saint-Marc, est divisé en trois nefs part six colonnes et quatre piliers massifs sur lesquels reposent les cinq dômes. Le sol est recou- vert de mosaiques sur fond d'or, ce qui en fait, l'un des plus grands ensembles de mosaique du monde. Sur le dôme central se trouve, les figures des Vertus, des Apôtres et du Christ ressuscité. 2,600 colonnes complètent le décor.

    La Place des Doges : Un complexe riche en histoire

    Situé sur la Place Saint-Marc, nous voici en présence d'un palais vénitien de style gothique et de Renaissance. Ce bâtiment fut la résidence officielle des doges de la République de Venise. Ces derniers étaient des militaires au début.

Un doge, est un chef élu qui dirige d'une manière symbolique le bon fonctionne- ment de l'État. Il n'a pas le droit d'abdiquer, ni accepter des présents, ni quitter le palais sans motif officiel. Le café, le théâtre, lui sont interdits. Pour monter aux appartements du doge et les salles institutionnelles, on emprunte l'escalier d'or. Les scènes au plafond représentent Vénus et Neptune. Enfin, ce n'est qu'en 1797 que les doges, ayant les pouvoirs exécutifs et judiciaires, n'auront plus d'appartements au palais, la société étant en plein changement politique et culturel.

    Par contre, c'est jusqu'au XV1 siècle que les prisons de Venise, situées sous les toits du Palais des Doges, seront fermées pour une autre prison de 19 ca- chots près du palais. Austères, sombres, humides et étouffantes de chaleur, on interdisait les visites en l'été, le niveau de la température insupportable pouvait atteindre plus de 50 degrés de chaleur. La nouvelle prison, appelé « La prison des pluies » n'était pas sous les toits, mais au rez-de-chaussée et en sous-sol. Les conditions de détention encore pires, car les prisonniers étaient constam- ment dans l'humidité et le froid, voire dans l'eau lors des crues, avec tout ce que cela entraîne en terme d'hygiène. Cette nouvelle prison et le palais ne sont sépa- rés que par le Rio della Paglia, le seul lien entre les deux bâtiments étant le Pont des soupirs. Petit pont de pierres, entièrement fermé, et séparé tout le long au centre, d'un mur. D'un côté, l'espace pour circuler était exclusivement réservé aux nobles et au personnel de la justice. De l'autre, les prisonniers tra- versaient ce même pont, ( en soupirant) avant et après leur procès pour retour- ner dans leurs geôles. C'est là aussi, qu'ils devaient passer avant d'être exécutés sur la place publique. En 1927, la prison fut fermée.

    Il faut retenir une journée complète pour visiter les nombreuses salles d'expo- sition : La Salle d'armes du 19 siècle, avec épées, armures, boucliers, lances, cas- ques de métal, armes à feu. La Salle du Paradis, on y retrouve la plus grande toile d'Europe avec ses 700 personnages de Tintoret). La Salle du Grand Conseil pour voter les lois. Style empire, La Salle de Bal qui a servi lors du tournage cinématographique conssacré à l'Impératrice Élisabeth ''Sissi'' d'Au- triche, jouée par l'actrice Romy Schneider en 1956.

   Pour conclure, disons que le Palais des Doges est une réussite sans précédent du mariage de l'art gothique et de l'art byzantin.

 

   Dernière destination : Journée d'excursion sur la lagune de Venise.

 

 

 

 

VOYAGE en ITALIE - Fin

Chapitre 21

Jour 12 : VENISE (2ème partie)

 

      Journée d'excursion sur la lagune de Venise.

      Deux coups de cœur, au souffle paisible de Venise, retiennent ma curiosité, tout en redécouvrant l'art encore vivant des souffleurs de verre à l'île Mirano, et l'autre visite à l'île Burano connu particulièrement pour ses maisons colorées et ses nombreuses pièces de dentelle qui font encore le bonheur de tous, depuis des siècles.

     Mirano est la plus grande et la plus connue des îles de la lagune de Venise. Indépendante de Venise, elle est un port maritime prospère et l'activité touris- tique s'est beaucoup amplifiée depuis longtemps. Suite à plusieurs incendies à Venise, en 1291, les verriers sont déplacés à Murano, qui devient le centre mon- dial de la verrerie. Les artisans passionnés du verre ne manquent pas et ils sont si nombreux à pratiquer cet art ancien, qu'on assiste à une industrialisation pros père jusqu'au XV111 siècle.

    Arrêtons-nous quelques minutes, à l'atelier d'un souffleur de verre, nous rece- vant avec chaleur. Oui, avec chaleur, puisque déjà à notre entrée, un four central illuminé, brûle comme les feux de l'enfer. Cette petite usine de fabrication, est très bien aménagée et des gradins formant un petit amphithéâtre peuvent rece- voir une centaine de visiteurs, excepté lors d'une marée trop haute causant des inondations partout sur l'île. Le feu et l'eau ne faisant pas bon ménage.

   Comme par magie, tout se fusionne. En observant toute la gestuel du maître verrier vénitien, c'est pour moi un spectacle unique, me rappelant l'histoire de cet art ancestral datant de l'Empire romain. La technique en est une de précision, de rapidité et d'habilité. Ajouter à cela, une parfaite synchronisation entre le souffleur de verre, la matière et l'air ambiant. Son principal outil ou instrument, est une canne, épousant la forme d'une trompette, longue tige de métal vide au centre dans laquelle l'artisan soufflera pour en faire apparaître une variété de formes désirées : animaux, fleurs, sculptures, coupes, lustres, etc. C'est en ajoutant des grains de sable aux couleurs variées que l'oeuvre prendra forme, parfois transparente comme du cristal, ou encore, habillée d'opacité aux tonali- tés différentes presque fluorescentes.

    L'île de Mirano devient ensuite un lieu de villégiature. Sa population décline pour passer à 7,000 habitants. En une journée, on peut visiter ses quelques mo- numents d'intérêt, mais sans la profusion de palais que l'on voit à Venise. Un arrêt au Musée de verre, vous permettra de retracer l'histoire de cet art au fil des siècles, d'y voir des pièces uniques et exceptionnelles dont des coupes (calices) et des lustres resplendissants, dignes du Palais de Versailles.

    Fin de notre séjour en Italie, sur l'île Burano.

    Après avoir apprécié les talents du maître-souffleur de verre à Murano, nous reprenons le bateau en après-midi, qui nous conduira à l'île Burano, petit village de pêcheurs de mollusques et d'anguilles. située à 7 kilomètres au nord de Veni-  se. L'île de Burano est très reconnaissable au large, dans la lagune. Il suffit de s'en approcher, pour découvrir toute sa magnificence, car son décor naturel nous en résume une lecture visuelle sans pareil. C'est pour moi, une fresque vi- vante tant pas sa lumière et ses couleurs vives qui habillent les maisons, collées/collées, comme des blocs de logo. Traditionnellement, les femmes de l'île peignent les maisons, pour que leurs vaillants maris pêcheurs les aperçoi- vent au loin en bateau. En plus de la pêche (encore active), l'autre spécialité de l'île Burano est sa dentelle. C'est au XV1 siècle que le point de dentelle est crée, le Punta in Aria. La dentelle à l'aiguille fait donc son apprition et amène prospé- rité à tous les habitants de l'île, grâce à l'engouement suscité auprès de la bour- geoiserie européenne. Les femmes de pêcheurs habituées à repriser ou réparer les filets de leurs maris pêcheurs,  mirent au point une technique unique à tra-vers le monde.

     Aujourd'hui, le village de Burano compte environ 3,000 habitants et comme Venise, le territoire est divisé en quelques quartiers, à travers lesquels serpente un petit canal, bordé tout le long par de larges passerelles (ou quais) sur laquel- le nous pouvons déambuler lentement, sans être bousculé par la foule et ainsi, découvrir la beauté des lieux en toute quiétude. On y circule donc à pas feutrés et les gondoles ont été remplacées par des embarcations motorisées. Assez marquant aussi, pas de cheval, de chien, de chât et de véhicules motorisés. Si on est chanceux, on pourra croiser quelques pigeons à la quête de nourriture près des petits bars ou cafés.  Une pose s'impose. Je m'y arrête d'ailleurs pour dégus- ter une succulente pâtisserie qui a pour nom « esso buanello », plus un crois- sant chaud, accompagné d'un cappuccino. En passant, j'ai appris par la serveuse, qu'un cappuccino est à la source, un moine de l'ordre des capucins. Oups! Je le confesse également, malgré le règlement bien affiché, j'ai égrainé mon croissant sous la table pour nourrir en cachette un pigeon affamé qui avait décidé de me visiter gentiment sous ma table à l'extérieur du bistro.

    Oups! Encore. Tout d'un coup, je fus assailli par une horde de pigeons sortant de nulle part. Vous devinez, que rapidement , j'ai levé les voiles pour disparaître dans le décor, afin de ne pas être réprimander par le propriétaire du café. . Fina- lement je me ramasse au bout de l'île et j'y découvre la place publique avec la magnifique église de Saint Martino, et la tour penchée qui l'accompagne. Cons- truite au XV11 siècle, le campanile de San Marttino est de forme carrée et se ter- mine par une flèche à 53 mètres du sol. L'intérieur de l'église est de style baro- que lombard et forme une croix latine avec trois nefs. Le pavage est de pierres carrées rouges et blanches. Sur les murs, quelques fresques restaurées complè- tent la décoration du lieu saint.

    Bref, l'île de Burano nous séduit par son authenticité, ses habitants toujours en mer pour vivre encore de pêches miraculeuses. Burano nous charme avec ces femmes aux doigts de fée, brodant des dentelles avec une patience de sain- teté. La tradition reste millénaire, ce qui en fait une beauté éternelle.

   Finale et conclusion

   Grâce à une amie passionnée faisant parti du groupe « Les saveurs d'Italie » nous avons pu comptabiliser, lors de nos longues et nombreuses marches, une moyenne de 15,000 pas par jour, ce qui totalise finalement  à la fin de notre voyage, 86 kilomètres, couvrant 12 jours de visites sur des sites comme Rome, Florence et Venise.

      Citation de voyage célèbre de Charlie Chaplin.

   « Nous sommes tous des touristes. Dieu est notre agent de voyage qui a déjà fixé nos itinéraires, réservations et destinations. . . Faites-lui confiance et profitez de la VIE.

   La VIE est juste un voyage! Vivez aujourd'hui ».

                                                          WAW! Le plaisir d'être.

                                                                        Guytay Tremblay,

                                                                        artiste multidisciplinaire.

 

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